Un film mou et bancal. Le scénario de "Blackjack" tenant sur un mouchoir de poche (un garde du corps doit protéger une star du show-biz tout en affrontant la peur du blanc), les personnages sont à peu près bien travaillés, et la réalisation, mollassonne. Comprenons-nous : ce téléfilm bénéficie de tous les talents de John Woo, le réalisateur du vigoureux "Chasse à l'homme" avec notre belge international JCVD. Scènes d'action combatives, action à gogo, sens d'orchestration des poursuites, fusillades et corps-à-corps, sens de l'honneur et de la famille. Mais ici, ce qui pêche, c'est clairement le manque de budget. Ce qui avait été excellent dans "Volte-face" se retrouve en moins bon dans "Blackjack". On en ressort finalement lessivé, sur une note amère en raison de tous ces éléments qui s'entrelacent. Même le sourire de Dolph "Rocky" Lundgren aurait pu passer dans une pub pour dentifrice. C'est dire le manque de moyen de John Woo, malgré de (toujours) très bonnes idées : la peur du blanc, la qualité technique de mise en scène, la mise en avant du méchant (l'éternel combat du bien contre le mal qui prend des tournures à la John Woo) incarné par le théâtral Philip MacKenzie (il a côtoyé l'Etalon italien dans "Driven") qui sauve malgré tout son honneur. Pour finir, "Blackjack" (2000), téléfilm de très bonne facture, restera un petit divertissement. Pour les fans de John Woo seulement. Spectateurs, voyez blanc !