A la base, je n'avais pas entendu parler de ce long-métrage et je n'étais pas très hypé pour aller le voir mais des amis ont réussi à me faire changer d'avis et je suis allé le voir sans regarder la bande-annonce ou m'informer à propos de l'histoire du film. J'y suis allé en mode découverte totale (et aussi parce que j'avais beaucoup de temps libre après mes cours ce jour là). Donc, je suis allé le voir au cinéma et j'ai beaucoup aimé mais pas autant que mes amis qui sont allé le voir avant moi.
Personnages: Ron Stallworth (John David Washington) est un homme qui cherche à rester entre les blancs qui cherchent à tuer les blacks (soi-disant pour le bien de l'Amérique) et les blacks qui cherchent à prendre le pouvoir à la place des blancs (ou du moins c'est l'image que j'ai de l'organisation). C'est un personnage attachant et on a envie de le voir réussir ses objectifs. Flip Zimmerman (Adam Driver) est un collègue qui est victime de discrimination (parce qu'il est juif) assez attachant dans sa manière de l'aider et on a aussi envie de le voir réussir. D'ailleurs leur amitié progresse bien petit à petit, c'est beau à voir. David Duke (Topher Grace) est un politicien respecté mais qui cache une profonde haine pour les gens de couleur, son double jeu le rend intéressant à suivre pour qu'il puisse enfin payer. Felix (Jasper Pääkkönen) est un bon personnage détestable extrêmement dangereux qui a tendance à faire peur dans ses actions. Parfois, je me suis demandé si il n'allait pas sortir de l'écran pour tuer tous les noirs sur terre. Walter Breachway (Ryan Eggold) est un chef qui a une bonne raison de détester les blacks quand on apprend son histoire, on le comprend sans approuver ses actions pour autant.
Jeu d'acteur: Quel que soit le personnage, je trouve que les acteurs jouent bien leurs rôles. Je garde ma préférence pour Topher Grace qui s'assume en tant que politicien bien vu en public mais raciste en privé avec son organisation ainsi que pour Jasper Pääkkösen qui joue très bien le fou obsédé qui veut à tout prix tuer les blacks tout en cachant bien son jeu, il y a des moments où il fait réellement peur.
Fin: La fin est génialement réussie même si certains ne seront pas d'accord à ce sujet. On s'attendait à la fin heureuse habituelle mais non, il y a des séquences exclusives auxquelles je ne m'attendais pas et qui fonctionnent très bien pour nous montrer que la lutte n'est pas encore terminé (et, malheureusement, elle ne finira probablement jamais).
Introduction: Je suis impressionné qu'elle ait été tourné en 8mm, je ne m'y attendais pas. Non seulement c'est une très bonne manière de commencer le long-métrage car ça nous présente le sujet central dès le début, y compris avec un des représentants de cette organisation (ça se voit mais ne se dit pas).
Retranscription: Le long-métrage se passe dans les années 70 et je trouve que c'est parfaitement retranscrit, que ce soit dans les costumes, l'image ou les musiques, tout est réussi. J'ai réellement l'impression de voir un long-métrage se déroulant dans les années 70, avec une grande sensation de réalisme.
Mise en scène: La majorité des scènes du film ont travaillé leur mise en scène et c'est une très bonne idée. Même les plans penchés pendant certaines conversations téléphoniques sont bien trouvés pour montrer qu'ils jouent tous les deux un rôle alors qu'ils n'agissent pas comme ça en vrai.
Sujet: Le racisme est le sujet central du long-métrage et il est très bien traité, en nous présentant les problèmes, les tentatives de raccommodage ou la fin inattendue mais qui est vraie. C'est mieux quand le film sait maitriser le sujet dont il parle et là, c'est le cas.
Musiques: Une source pure de bonheur pour mes oreilles, elles sont véritablement géniales. Elles collent superbement en fonction de l'ambiance, je vous conseille d'écouter la Bande Originale après le visionnage car elles en valent vraiment la peine.
Costumes: J'en ai déjà parlé avec la retranscription mais je trouve que les costumes sont très réussis, j'ai vraiment l'impression d'être dans les années 70 où le disco était la meilleure musique qui existait à cette époque.
Personnages secondaires: Je peux paraître méchant et je m'en excuse d'avance mais j'ai trouvé que deux personnages ne servaient à rien (dont l'un qui est très énervant). Patrice (Laura Harrier) est un personnage qui lutte pour une bonne cause et ça se comprend mais je ne comprend pas l'intérêt de la montrer comme Love Interest de Ron car elle ne sert pas réellement à grand chose en vérité mais elle a quand même son rôle à jouer dans certaines scènes donc elle n'est pas complètement inutile. Dommage que sa vision n'évolue pas à la fin car ça devient un petit peu débile de sa part par rapport à Ron. Et Ivanhoe (Paul Walter Hauser) qui est là juste pour être là et rien d'autre. A chaque fois qu'il apparaît, il est bourré, même quand c'est pour une séance de tir entre amis. Si on enlève ce personnage du long-métrage, ça ne change absolument rien à ce qui se passe.
Incohérences: Étant un étudiant en cinéma, j'ai vu "Naissance d'une nation" en première année et j'avais apprécié (même si je pense n'avoir vu que la fin parce que je ne me rappelle pas d'avoir vu le Ku Klux Klan dans celui-ci). Mais, est-ce qu'on peut m'expliquer pourquoi des sons ont été rajoutés sur ce film alors que c'est un film muet à la base ? On ne devrait pas pouvoir entendre de cri. Après, ce n'est pas dramatique si on ne connaît pas ce film et les cris étaient en raccord avec ce qui est en train d'être raconté.
Discours: Sincèrement, le montage pendant le discours du représentant des citoyens black m'a bien fait rire. J'ai eu l'impression d'être dans un clip musical plutôt que dans un débat où tout le monde semblait admiratif de son discours. Chacun sa manière mais on dirait vraiment un clipshow sans la musique. On a aussi le son qui n'est pas toujours synchro avec l'image mais c'est pardonnable ça. Chacun sa façon de voir mais ça m'a bien fait rire comme montage, j'ai un petit peu ris sans que ce soit une horreur.
Tapis: Oui, à un moment du long-métrage, on peut voir que les acteurs se font déplacés par un tapis roulant (une petite technique pour faire croire que les acteurs avancent vers la caméra). Le soucis est que ce moment se voit trop, on voit bien que les acteurs se font déplacé sur un tapis alors que ça aurait été plus facile de les voir se déplacer d'eux-mêmes vers la porte d'entrée avec un traveling arrière. Enfin bon, ce n'est pas un drame mais ça se voyait bien quand même, c'est triste.
Montage: Je ne sais pas si c'était voulu de la part du réalisateur ou du responsable du montage mais je remarque que certaines scènes répètent leurs actions sous plusieurs angles alors que ça n'a pas de réel intérêt en soi, que ce soit pour raccrocher un téléphone ou répéter un coup de feu. Il y en a très peu donc ce n'est pas trop gênant.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Censure: Je ne sais pas si c'est de la véritable censure mais est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi les spectateurs ne peuvent pas voir le coup de poing que Ron donne à un de ses collègues ? Censurer un coup de poing est quand même inédit dans un film avec de vrais acteurs, j'en suis triste.
Caméra: La caméra qui bouge légèrement quelques fois n'est pas un très gros problème mais ça me gêne parfois et c'est dommage. Mais ce n'est pas présent tout le temps et ce n'est pas un énorme problème.
Produits: Quelques petits placements de produits remarqués même si ils sont assez bien assimilés avec Nikon. Ce n'est qu'un petit détail dont on fait attention ou pas en fonction de la personne.
Au final, c'est un très bon film que je vous recommande d'aller voir, surtout les personnes qui sont racistes car ce film s'adresse plus à vous qu'aux non-racistes. Il y a une bonne histoire, de bons personnages et un bon traitement du sujet pour vous donner un bon film. Mais on a aussi un montage quelquefois raté, des techniques assez visibles et quelques petites incohérences (car le cinéma parlant n'est apparu que en 1927). Mais je ne pense pas que ça vous empêchera d'apprécier ce film car il mérite qu'on s'intéresse à lui, au moins pour un visionnage minimum. Je pense que ce film arrivera à vous toucher, d'une manière ou d'un autre.