Surprise ! David Bowie, quelques jours seulement après avoir annoncé qu’il sortirait pour ses 69 ans un nouvel album (donc le 8 janvier 2016) aux influences jazz, krautrock et électroniques, dévoilait le 19 novembre le single éponyme de cet ambitieux projet.
Blackstar donc, soit une chanson de presque dix minutes, d’une redoutable complexité, qui réaffirme si besoin était la modernité d’un des plus grands noms de la pop du XXe siècle. Construit en trois parties, le morceau démarre sur des mélodies arabisantes et hypnotiques où se mêlent synthétiseurs et cordes très cinématographiques, le tout ponctué de beats électroniques tissant un rythme remarquablement élaboré. La partie centrale quant à elle fait dialoguer différentes époques de la musique de Bowie, des années 70 aux années 90, avec un étonnant mélange d’ironie et de nostalgie. Le morceau se referme enfin sur le retour inquiétant du thème inaugural.
Mais le morceau ne vient pas seul. Si le texte étrange et les sonorités orientales sont un bon indicateur de la direction ésotérique ou mystique épousée par le charismatique sexagénaire, le clip somptueux qui accompagne le morceau enfonce le clou : couleurs et effets psychédéliques, décors dignes d’un film de fantasy, danse contemporaine, personnages mystérieux masqués ou crucifiés, tout concourt à l’élaboration d’une nouvelle mythologie, d’un nouvel avatar pour celui qui a successivement incarné des figures aussi marquantes que Ziggy Stardust, Aladin Sane ou le Thin White Duke. Bowie est donc de retour, et il est terriblement en forme, plus pertinent que jamais.
Initialement paru ici