Le cuir, le sang et la techno

Il y a des films qu’on regarde avec un regard analytique, disséquant chaque plan, chaque dialogue, chaque nuance de jeu d’acteur. Et puis il y a Blade. Le genre de film où Wesley Snipes massacre des vampires sous un torrent d'hémoglobine et où la seule réaction acceptable est de lever le poing en criant : « C’est ça qu’on veut ! »

Sorti en 1998, Blade est un concentré d’ADN 90s : du cuir, des lunettes de soleil de nuit, de la musique techno qui tabasse, et une esthétique oscillant entre le clip MTV et le comic book live-action. Autant dire que ça a vieilli… mais dans le meilleur sens du terme. Car oui, Blade, c’est du plaisir coupable en barre, un film qui sent bon les VHS usées et les dimanches après-midi passés devant M6.


Wesley Snipes, roi du style

Difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que Wesley Snipes dans le rôle du chasseur de vampires mi-homme, mi-badass. Il ne joue pas Blade, il est Blade. Son regard noir derrière ses lunettes, sa démarche d’athlète, sa façon de balancer ses punchlines avec un sérieux absolu… Il traverse le film avec la grâce d’un félin en bottes en cuir. Sans lui, Blade aurait sans doute sombré dans l’oubli des adaptations ratées de comics. Avec lui, le film devient instantanément culte.

Et puis parlons de cette intro mythique : une rave clandestine où le plafond se met à saigner, où les vampires dansent dans une orgie de gore et où Blade débarque comme une rockstar, balançant des coups de sabre dans tous les sens. Si à ce moment-là, vous ne ressentez pas un frisson de pur bonheur, c’est que vous n’avez pas d’âme.


Action burnée et CGI datée

On ne va pas se mentir : Blade a pris quelques rides. Les effets spéciaux en CGI font parfois mal aux yeux (ah, ces vampires qui explosent comme des pétards en carton-pâte !), et le méchant Deacon Frost, joué par un Stephen Dorff au charisme d’adolescent rebelle, a du mal à tenir tête à l’aura de Snipes. Mais est-ce vraiment un problème ? Non. Car Blade compense par son énergie brute, ses combats stylisés et une mise en scène qui ne fait jamais semblant d’être autre chose qu’un pur film d’action.

Ajoutez à cela une bande-son qui sent bon l’ère des clubs underground – cette techno frénétique qui vous donne envie de ressortir vos baskets fluo – et vous obtenez un cocktail explosif de plaisir régressif.


Un chef-d’œuvre du mauvais goût assumé

Blade est un film d’action des années 90 pur jus, avec ses répliques ciselées au couteau, son esthétisme de clip de Prodigy et ses scènes d’action qui préfèrent le cool au crédible. Mais c’est justement ce qui fait son charme. Aujourd’hui encore, il garde cette saveur unique des films qu’on regardait en cachette à l’adolescence, fascinés par sa violence stylisée et son héros invincible.

Alors oui, Blade est parfois kitsch, parfois maladroit, souvent too much. Mais c’est précisément pour ça qu’on l’aime. Et franchement, qu’est-ce qui est plus cool que Wesley Snipes en chasseur de vampires qui termine un combat en lançant une punchline iconique ? Rien. Absolument rien.

Lu666
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