Vampire new look
Ce film au rythme technospeed, aux décors baroques, aux effets visuels recherchés, aux combats percutants et violents, aux images-choc et à la BO d'enfer, est l'adaptation d'un comics Marvel plutôt...
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le 4 févr. 2017
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"Blade" premier du nom... Voila un très bon film! Mais vraiment, pas l'un de ces métrages qui se veulent bourrés d'action non stop et d'humour à deux balles, sans scénario ni mise en scène. Humble, honnête, il ne cherche jamais à s'aventurer sur des chemins qu'il ne maîtrise pas. C'est un divertissement, un vrai, avec un fond travaillé et une réalisation suffisamment nerveuse et efficace pour être bien plus qu'un banal film de vampires.
Réalisé par Stephen Norrington, que je ne connaissais pas avant de réaliser qu'ils avait aussi réalisé La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, film d'action pas trop dégueulasse mais qui manque d'âme et se montre largement inférieur à "Blade", il possède une mise en scène clipesque étonnamment convaincante, nerveuse et ultraviolente, qui trouve son point culminant dans ses combats, bien chorégraphiés et filmés de bonne manière, sanglants, jouissifs, impressionnants.
Contrairement à sa suite, Blade brille par la sombreur de son monde, par l'horreur qui y règne. Profondément glauque, couvert de litres de sang (à l'image de cette introduction dantesque où des dizaines de vampires se font tailler les veines par Blade, après une pluie de sang sur un humain), il arbore une gestion de l'équilibre entre réalisation et musique qui permet de palier au côté tape à l'oeil de son imagerie clipesque, et suffisamment folle pour prévoir, un an avant, le bullet time de Matrix (la scène dans le parc avec Deacon Frost, qui gère certes plutôt mal la 3D).
Mais Blade, tout aussi jouissif, généreux et honnête qu'il soit, s'est auto-flingué par sa volonté de ne pas faire plus que ce qu'il est capable d'entreprendre : c'est ainsi que sa bande-son, reflet d'une époque (heureusement) disparue, aurait pu rendre ses combats inintéressants si sa mise en scène n'était pas si efficace, ses chorégraphies à ce point réussies et si Snipes n'avait pas cette maîtrise des arts martiaux et la rapidité d'un combattant confirmé.
Porteur du film, il trouvait là le rôle de sa vie et le campe avec un grand charisme, rattrapant les excès de surjeu de l'autre protagoniste, une N'Bushe Wright des plus affligeantes, et se frottant à un Stephen Dorff étrangement convaincant, acteur mineur dont personne n'a jamais entendu parler et qui représente bien cette société de vampires décadente, produit de valeurs traditionnelles que le nouveau monde humain souille indirectement.
C'est surtout pour cette vision des vampires que Blade intéresse : s'il n'évoque qu'en superficie les pensées de Blade (le rapport à la mère survolé pour une révélation finale incohérente et forcée, son addiction à une drogue qu'on passe sous le manche), son monde 2000's des suceurs de sang, clipesque, superficiel, fait de strass et de paillettes, qui se sont abaissés aussi bas que les humains en répétant, comme pour se rassurer, qu'ils sont au dessus d'eux dans la chaîne alimentaire, et qui remplacent, petit à petit, le monde aristocratique, bourgeois et loin du peuple des sangs purs, amenant, avec ce que cela entraîne comme bonnes et comme mauvaises choses, des sangs mêlés, des hommes transformés en monstres.
Et c'est pour cela que le monde des vampires s'effondre aussi vers la décadence : sa portion d'humains mutés l'a pourri de l'intérieur, amenant avec elle ses penchants vicieux, ses comportements excessifs, ses addictions incontrôlées : Deacon Frost fume, boit, baise à outrance, n'est ni droit ni fidèle, et ne voit au final que son intérêt d'homme dominant, égocentrique au point de vouloir, comme l'homme qui en a les moyens, se prendre pour Dieu.
Blade s'impose comme le moyen de réguler tout cela, et d'amener dans un monde en perdition un semblant de valeurs nuancées; figure adolescente soutenue par une figure parentale en voie de disparition (le très bon Kris Kristofferson, personnage phare de la trilogie), il représente à la fois le pont entre les mondes humain et vampire, mais aussi entre les anciennes valeurs des sangs purs (même si la révélation finale gâchera quelques théories au sujet de son père) et les anti-valeurs des sangs-mêlés.
Blade est ainsi plus fouillé que ce qu'on pouvait en attendre, et s'avère aussi intéressant que n'importe quel autre bon film du genre. C'est une série b de référence, honnête avec son public et soi-même, qui suit toujours les mêmes codes avec les mêmes incohérences (vous y retrouverez toutes les phrases clichées des films d'action des années 90, et des illogismes par pacs de six), mais qu'on aime aussi pour ses défauts, parce qu'ils mettent en avant ses qualités formelles, rythmiques, jouissives et sociétales.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes La phase 0 de Marvel, ç'aurait pu être la banqueroute. Mais étrangement, y'a de bons films qui sont sortis, quand même ..., Une vie de cinéphile, Les meilleurs films avec Wesley Snipes, Dans ce film, l'acteur c'est un ninja, t'as vu ... Il est là sur le plan, et d'un coup, il disparait ... Mais où qu'il est passé? et Les meilleurs films de 1998
Créée
le 21 juin 2015
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