Je n'ai pas pour habitude de mater du porn aussi tôt dans la journée.

Mais là, force est de constater que ma curiosité m'a poussé à m'affaler devant au détour d'une diffusion de première partie de soirée sur la TNT. Et sans m'en rendre compte, j'ai réalisé ce que personne ne réalise jamais dans la vie (à part peut-être les gros maboules du Tag parfait) : j'ai regardé un boulard en entier.

Dans le porno, on ne se soucie pas de cohérence, encore moins de vraisemblance. Tout s'articule autour d'un schéma rendu classique par les limitations qu'imposent ses moyens. Le combat met en scène un nombre variable de combattants, la caméra, tenue par un chef op ne se souciant que de perspective, tourne de manière vomitive autour des protagonistes, les dialogues ne comprennent que quelques lignes débitées sans ou avec trop de conviction, les décors se limitent à des poncifs propres au style, etc.

Dans Blade II, c'est pareil : on alterne entre d'ineptes lignes de dialogues et de misérables phases d'acting n'ayant pour vocation que d'introduire des scènes de tatane très rarement agréables et tout aussi improbables que la poitrine de Rebecca Linares après opération (l'enfer des trucages !), on subit un scénario d'une absurdité patente, on suit péniblement les personnages dans des cryptes, des boites de nuit et des égouts formant un apparat "vampire" tout aussi subtilement qu'un appartement upper-class, un cabinet de médecin ou un salon de massage, se mue en plateau de tournage pour filmer de gracieux ébats, etc.

La passerelle entre les styles ne serait pas complète sans une dérive typiquement orgiaque. Ainsi, comme on croise des tags particulièrement cradingues dans le monde du porn, tout est mis au service du spectaculaire dans le récit des aventures du "diurnambule" (c'est comme ça qu'ils l'appellent, j'y peux rien, vraiment), et ceci au détriment de la moindre finesse : les flingues sont énormes et crachent d'impressionnants flots de sécrétions, les ennemis rivalisent de souplesse lors des préliminaires pour mieux s'offrir en sacrifice ensuite, ce qui flatte évidemment la virilité jamais mise en doute de Wesley Snipes (puisqu'il finit par tous se les faire), les cabrioles et autres galipettes s'enchaînent à un rythme vertigineux...ivresse de la puissance à son apogée !

Comme pour illustrer le propos de votre serviteur, Guillermo DelToro a placé la scène finale de son chef-d'oeuvre dans un décor de peep-show, certainement sûr de rendre ainsi hommage de la plus belle des manières à ce cinéma que nous affectionnons tant. Je ne savais même pas qu'il y avait un générique à la fin d'un porno...
T_wallace
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le 24 nov. 2012

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le 5 déc. 2012

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T_wallace

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