Faisant suite à Blade, Blade II, réalisé par le génial del Toro, comporte un nouveau type de vampires, les reapers qui s’en prennent aux vampires eux-mêmes et qui sont plus forts qu’eux. Ils sont cauchemardesques, ce sont des hordes bestiales et pullulantes qui se multiplient à toute allure. Leur mâchoire inférieure s’ouvre en deux pour laisser apparaître une langue ressemblant à une ventouse et pompant le sang de leurs victimes. Pour les imaginer, del Toro s’est inspiré des sangsues :



J'aimais l'idée d'une créature avec une gueule qui occupe la moitié de son visage. Nous avons débouché sur une créature dont le système nutritif est caché, protégé jusqu'à ce qu'elle en ait besoin pour manger.



L’effet spectaculaire est garanti.


Le must du must de ce volet, ce sont les combats ! Ils sont rudement bien menés, ils prennent leur temps, sont spectaculaires et variés dans la forme. Ce sont de purs moments de plaisir ! C’est le chinois Donnie Yen qui les a chorégraphiés. Il joue ici le rôle de Snowman c’est un acteur que l’on voit jouer, entre autres, dans La Secte du Lotus blanc.


Guillermo del Toro aime les vampires, il dit ne pas comprendre le personnage de Blade qui les traque. Lui serait devenu leur ami… Il a accepté de faire ce film, mais il l’a fait à sa façon, il a voulu les magnifier et les filmer « comme des dieux » selon son expression. Il en montre aussi leur tragédie. Ces vampires monstrueux sont aussi des êtres prisonniers de leur condition. On voit l’un d’eux mourir telle une bête fragile et blessée, le regard empli de tristesse. Car tous les vampires ne meurent pas de la même manière, ils meurent comme ils ont vécu avec violence ou douceur. On peut être un vampire et mourir embrassé par les rayons du soleil comme un passage et une transformation dans la lumière. Moment magnifique, plein de poésie et de tristesse où l’on retrouve la signature de del Toro.


On retrouve Blade toujours aussi efficace en chasseur de vampires. Obligé ici de s’associer à eux pour traquer les reapers. Toujours aussi implacable, il laisse transparaître qu’il a un cœur plus vivant qu’il ne veut le laisser paraître. Que ce soit dans sa relation avec celui qui l’a recueilli enfant : Whistler ou avec Nyssa, une vampire de pur sang. Le film comporte une scène magnifique dans laquelle Blade donne son sang à boire à Nyssa pour lui faire retrouver des forces. Donner son sang, c’est donner sa vie. Superbe séquence, pleine de tendresse, où l’on reconnaît bien là encore del Toro.


Guillermo del Toro a réussi à insuffler son style propre sur ce film de commande :
- par les moments de poésie et de tendresse qu’il a insérés,
- par sa palette de couleurs reconnaissable entre toutes : faisant alterner les teintes bleues et les teintes ocrées,
- par sa manière de filmer les vampires auxquels il voue une grande admiration !
Et c’est là qu’on voit le génie de ce réalisateur capable de réaliser à un an d’intervalle des films aussi différents que L'Échine du diable et Blade II en étant pleinement chaque fois lui-même dans ces deux œuvres !


Malgré le succès obtenu, Guillermo del Toro refusera de faire le 3e volet pour se consacrer à un projet qui lui tenait à cœur depuis des années : Hellboy. Pourtant nul doute qu’il a dû aimer réaliser ce film, lui qui est un grand fan de comic books depuis son enfance. On sent à travers la réalisation qu’il y a pris du plaisir.

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le 27 avr. 2022

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abscondita

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