Vieux par son âge, futuriste par son scénario, actuel par ses thèmes, intemporel par son génie.
Référence incontestée du cyberpunk à l'écran, Blade Runner est un incontournable monument dont la magnificence visuelle et sonore sublime un film certes difficile mais fascinant de richesse et d'intelligence.
Dans la peu accueillante Los Angeles du futur, quelques "réplicants" (humains artificiels conçus génétiquement pour la servitude) en cavale sont traqués par un "blade runner" (tueur spécialisé dans l'élimination de ces êtres en situation irrégulière). Une des trames du film consistera à découvrir ce que cherchent ces "pantins", ces "gueules d'humains", ces "esclaves"...
A travers la quête désespérée de ces humanoïdes et leur traque, le film interroge sur notre Humanité fondamentale (émotions, sentiments, désir de liberté, instinct de survie...), et offre de pertinentes références bibliques qui élargissent par moment le débat à la Création de l'Homme par Dieu.
Aussi, concept inhérent au cyberpunk, le film dénonce à sa manière l'influence néfaste de l'Homme sur son environnement et sa course au progrès technologique qui sonnera peut-être le glas de sa propre fin. En effet, dans ce futur sombre mais bariolé, surpeuplé et sur-pollué, les animaux ont quasiment disparu au profit d'"animaux synthétiques". Ceci tandis que la Tyrell Corporation, firme fabriquant les réplicants, prône son slogan "Plus humain que l'humain" et créé des pseudo-humains toujours plus parfaits physiquement et intellectuellement, et dont on peut se demander s'ils ne remplaceront pas un jour les vrais hommes, comme les vrais animaux l'ont déjà été.
Au demeurant, Blade Runner fait partie de ces films proches de la perfection car somme de talents à leur sommet (histoire, réalisation, décors, musique, interprètes...). Et si sa mise en scène si particulière et unique peut en rebuter certains, sa complexité en fait pour les autres un chef d'oeuvre majestueux, inlassable et définitif.