Ne vieillira pas de sitôt
Blade Runner mérite le statut de film culte que des années de visionnage par les geeks, ou nerds, ou cinéphiles de tout horizon et de tout âge auront finit par lui conféré. Un mélange de genre audacieux, inouï et parfaitement réussi, une rencontre entre le polar classique et la science fiction cyberpunk sur fond de réflexion scientifico-philosophique à propos de la conscience, des émotions et de la mémoire liés à l'intelligence artificiel. On pourrait dire que de ce coté là, le film n'atteint pas les cimes dialectiques que proposent certaines scènes de la saga Matrix où la verve quasi monocorde et cérébrale du personnage de Mr Smith est mis en avant. Pourquoi ? Parce que l'on mise ici d'avantage sur le pathos. Créer l’émotion avant la réflexion et divertir le spectateur: Voici la tâche de BR. L'atmosphère sombre du film , dans un futur dystopique, crasseux, en permanence ténébreux (aucune scène de jour ici, tout est filmé nuitamment) est vraiment happant, la photographie du film exceptionnel aidant. Peut être quelques faiblesses au niveau du scénario rattrapées par la mise en scène efficace d'un Ridley Scott très inspiré, en témoigne la grande beauté de la plupart de ses plans. Les effets spéciaux - et c'est là le point fort d'un film tourné et sorti dans les années 80 - à l'instar de Terminator 2, n'ont pas pris une ride, épatent toujours, embellissent plastiquement l'esthétique générale du film sans que les années d'évolutions dans le domaine ne fassent sombrer ses décors dans la ringardise. B.O typique des années 80: musique essentiellement synthétisé digne d'un JM Jarre.
Quant au final du film, il réussit l'exploit d'insérer une touche de poésie dans cette univers terne et froid nous fraisant réfléchir sur la nature réelle de la mémoire et des émotions humaines, ici partagés avec les Replicants, cyborg-esclaves dans cette société futuriste. J'ai passé un très bon moment devant ce film bien que le genre SF ne soit pas mon genre de prédilection.