Écrasé par de rugissantes harmonies électroniques, à l'image une pyramide industrielle se dégage parmi les brumes et nuages pollués. Dans l'azur d'un œil glacé se reflètent gerbes de flammes vomies par des usines et monolithes structurants une ville futuriste d'apocalypse.
Blade Runner commence....
Blade Runner, c'est une photographie parfaite, sombre et étincelante à la fois. Chaque plan est un pur joyau, avec en surcouche les harmonies et pulsations mêlées de Vangelis, sublimes. Le tout t'enfonce compulsivement dans ton siège, t'assomme de tant de beauté.
Blade Runner, c'est l'humanité qui doute, de sa puissance, de sa fragilité, de sa nature philosophique comme physique. Si un postulat vacille, qu'en est-il de l'ensemble constituant un homme ? Comment se définir, et pourquoi ces réminiscences de licorne dans les rêves de Deckard ?
Blade Runner, c'est Roy Batty, "I've seen things you people wouldn't believe..." pluie, pleurs, lumières, ombres, bleu, souffle, force, fin. Un réplicant répliquant l'empathie, les émotions, la naissance d'une humanité morte née au sein de rouages mécaniques dont les fonctions cessent ? L'âme du spectateur s'enivre, son cœur palpite, son cerveau explose, l'ensemble pleure, subjugué.
Blade Runner, c'est cette fin, sujets à débats éternels, participant à la légende de ce film qui, tel un phénix, a échappé à l'oubli grâce à quelques étudiants de cinéma qui ont vu et revu le projet originel de Ridley Scott et l'ont fait ressurgir, sans cette narration monocorde imposée par le studio pour rendre le tout "compréhensible" dans la première version.
Blade Runner, c'est avec 2001 l'Odyssée de l'Espace, le plus grand film de Science Fiction du cinéma, tout simplement.