Après le succès de "Alien", Scott remet le couvert et nous sert l'un de ses meilleurs films : "Blade Runner". Véritable chef-d’œuvre de la SF, on y trouve une humanité plongée dans un futur dystopique et vivant au rythme de l'ingénierie génétique, mis en scène de façon remarquable avec d'immenses bâtiments noirs sous des pluies diluviennes, une gestion majestueuse des lumières, et une BO envoutante signée Vangelis. Harrison Ford incarne avec subtilité et ambiguïté un policier chargé de traquer des réplicants (humains artificiels), menés par un Rutger Hauer charismatique et imposant. Bourré d'idées en avance sur leur temps, le scénario dispose d'une portée philosophique conséquente traitant du rapport maître-esclave et humain-machine, et de la définition même d'humanité, puisque les machines apparaissent parfois plus humaines que leurs créateurs. Avec en prime pas mal d'allusions à la philosophie cartésienne. Sans compter les parallèles stylistiques avec le genre du film noir, qui finissent de donner à "Blade Runner" une empreinte unique.