Blade Ruinneur
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
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Passons rapidement les points négatifs:
-La photo est bien trop sombre dans les scènes...sombres !
-La 3D n'est un artifice que peu convaincant dans ce film.
-C'est bien trop long (quelques scènes auraient gagnées à être coupées ou raccourcies)!
-Jared Leto + Sylvia Hoeks ne parviennent même pas à occulter (ou remplacer) le magnétique/magnifique Rutger Hauer, en tant qu'antagonistes.
-La production designer générale (décors, concepts...) réussit quand même à être bien moins splendide que le film original, alors que nous sommes quand même en 2017 !
Voilà en gros pour ce qui m'a gêné dans ce film.
Passons donc maintenant au salon, avec le reste:
Il est indéniable que Dennis Villeneuve sait imposer sa patte sur cette suite tant attendue (ou redoutée, c'est selon les points de vue) d'une œuvre matricielle inoubliable (voire insurpassable, mais ce n'est que mon humble avis...) et réussit par la même à ne pas singer Scott tout du long (seuls quelques plans hommage, nous renvoient à Blade Runner 82 (soit BR82).
Ce qui fait de ce Blade Runner 2049 (BR49, pour faire plus court) une séquelle parvenant à s'affranchir de BR82, en imaginant une storytelling qui se suffit (presque) à elle-même.
Et ça, c'est un écueil par trop rarement évité dans le monde de la suite cinéma.
De là à dire que ce BR49 est l'une des meilleures séquelles jamais sortie, il n'y a qu'un pas...que je franchis allègrement !
BR49 est donc un film qui est beau, atmosphérique et possédant même son identité propre.
Là où BR82 narrait -entre autres choses- le retrait de Répliquants par un humain, nous avons ici une variation intéressante puisque c'est un Répliquant nouvelle génération qui "retire" les anciens modèles.
Mais pas que !
Nous retrouvons bien sûr la quête de vérité du personnage principal, quant à savoir s'il en est ou pas. Et le scénario de Fancher (déjà à l'origine de la première version du script de BR82) et Green (responsable -voire coupable- de l'inepte Alien Covenant, autre film Scottien) s'autorise quelques audaces (
la girlfriend virtuelle, la capacité insoupçonnée des Répliquants à pouvoir enfanter et la révélation finale concernant "K", résultant d'un conditionnement du récit pour nous promener ici alors que la vérité est là...
), qui tire ce film vers le haut.
"Who Am I?"
Comme dit plus haut, "K" navigue dans le flou le plus total quant à son appartenance à notre monde ou à celui légué par le fameux Eldon Tyrell, via sa série "Nexus".
Ainsi, la majorité du film tournera autour de ce questionnement existentiel, porté par le jeu excellent de Ryan Gosling, avatar d'un Harrison Ford en puissance.
Il y sera aussi question de l'esclavagisme enfantin, d'une possible explosion de la société si le fameux secret était révélé, d'un monde devenu encore plus déliquescent que dans BR82, du sacrifice de soi...
Bref, BR49 est une très agréable surprise, si ce n'est pour les quelques scories citées au début de ce modeste papier.
Est-ce que 49 surpasse 82 ?
Aucunement !
Est-ce que 49 est digne du 82 ?
Assurément !
C'est un film intelligent qui balaie la majorité des blockbusters récents (ou revival, ou reboot, ou préquel, ou qu'est-ce...) de par ses multiples niveaux de lecture.
On y croise des fantômes du passé (outre Ford,
il y a une apparition de Gaff/Edward James Olmos ainsi qu'un rappel -un peu CGI- de Sean Young
) qui ont tous leurs places légitimes dans la construction de ce récit.
A propos de la BO, je dois avouer que le duo Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch nous livre une partition très belle, même si Vangelis avait su en son temps, donner bien plus d'émotions dans ses divers thèmes.
Est-ce que je le conseillerais ?
Absolument, mais préférez la version 2D, car -outre l'inconfort procuré par ces foutues lunettes (ou sur-lunettes dans mon cas)- l'esprit est un peu distrait par ce gimmick inutile, alors que le récit demande une implication de tous les instants.
PS: Il est fort heureux que Scott n'est pas pu (ou voulu) signer la réalisation, car après son "travail sur Covenant, je n'ose imaginer ce qu'il aurait pu faire à cette nouvelle itération de Blade Runner...
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Créée
le 6 oct. 2017
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