Affadi par l'ombre inutile d'un géant

Captivant, sombre et intelligent spectacle, où action, profondeur, envergure, psychologie et philosophie savent s’équilibrer en un bon et long voyage de psycho-SF. Mais bon, voilà quoi, quelle misère que ça se prétende la suite de Blade runner…
D’inspiration fidèle à l’esprit de Philip K Dick, ainsi qu’à l’ambiance dystopique du célèbre film de Ridley Scott, musique et looks des personnages compris, ambiance glauque et nauséabonde d’un Terre sale, artificielle et surpeuplée, on a droit à un brillant mélange de thriller fantastique, bien prédominé par les télescopages intimes et les schizophrénies à la fois angoissantes et libératrices, non plus de l’homme et de la vie s’identifiant à la mécanique, mais plutôt ici de l’équation inverse. Génial, okay, mais bon, on n’a jamais rien qu’un remake relativement habile, pouvant même aller jusqu’à la redondance dont le martèlement ressemble presque une exigence d’héritage.
Par contre, l’incohérence et la trahison du livre mythique, et même du premier opus, et qui restera donc à mes yeux unique, définitivement culte et sans suite, m’ont contraint à une imperméabilité frustrante tout du long et à une déception parfaitement évitable. A l’instar du pauvre Prometheus qui doit surtout sa déconvenue à s’être acharné à s’accrocher au derrière d’Alien alors qu’il aurait pu faire l’objet d’un sujet sympa en lui-même, j’ai ici le sentiment fade et pénible d’avoir pourtant vu un excellent film de science-fiction qui aurait été génial s’il avait osé être un sujet original, tels que les thèmes cousins des excellents Autòmata ou Ex machina par exemple.