On frémissait à l'idée de voir une suite au cultissime Blade Runner, qui plus est une suite tardive (mode oblige) sortant 35 ans après l'original et réalisée par quelqu'un d'autre que Ridley Scott, auteur du premier film. Après les récentes bouses du réalisateur anglais et, a contrario, les réussites artistiques et commerciales de son remplaçant Denis Villeneuve (qui avait déjà touché à la SF avec Premier Contact), le choix du metteur en scène québécois était une surprise de taille plus ou moins rassurante. Et après plusieurs visionnages : oui, Denis Villeneuve était le choix idéal pour mettre en scène Blade Runner 2.


Son approche à la fois personnelle et respectueuse du film original mais aussi du roman de Philip K. Dick sied incroyablement à l'univers futuriste ici visuellement époustouflant où couleurs froides et chaudes se marient à merveille, où les effets visuels se morfondent dans des décors naturels imaginatifs, où le scénario, inédit, s'avère être aussi personnel que fidèle au premier film. Évitant les clichés classiques et les clins d'yeux poussifs, Villeneuve nous sert sur un plateau d'argent une enquête hypnotisante, reprenant une fois encore les codes du film noir pour présenter une histoire principalement neuve qui finit par rejoindre habilement les traces de pas laissées par son prédécesseur.


Incarné avec conviction par le monolithe Ryan Gosling mais aussi de nouvelles charmantes têtes (les captivantes Ana de Armas et Sylvia Hoeks), le casting est sans faille, vadrouillant de manière lancinante dans un monde fantasmagorique d'une beauté renversante. Particulièrement lent, y compris dans ses scènes d'action, Blade Runner 2049 est un anti-blockbuster déroutant, une oeuvre de science-fiction passionnante qui doit sa singularité et son efficacité à la totale liberté accordée à son metteur en scène, libre de ses mouvements et de ses idées audacieuses. Ne vous attendez pas à un pétaradant et bourrin blockbuster ni à une séquelle prévisible, vous risquerez d'être déçus. Ne vous attendez à rien et laissez-vous porter par l'un des meilleurs films de SF de ces dernières années et une des plus originales suites du 7e Art.

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8

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le 13 juil. 2019

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