Plus que ce spin off centré sur la marionnette de Blade et j’ai enfin fini la saga Puppet Master. Ça aura été long, laborieux, douloureux même parfois, mais après 12 films, un cross-over, et enfin ce spin off, j’en serais venu à bout, tel un aventurier qui a enfin fini sa quête après avoir subi diverses péripéties. Si si, je vous assure, cette saga, c’est toute une aventure, parce qu’à part les trois premiers opus très sympathiques, un 4ème et un 5ème regardables, après c’est la chute vertigineuse où chaque nouvel opus arrive à faire encore pire que le précédent. Et croyez-moi, ça relève de l’exploit ! Mais ça y est, enfin, je suis libéré du joug de la Full Moon. Alors, même si on n’est pas à l’abri d’une nouvelle folie de Charles Band, parlons pour la dernière fois de la mythique saga Puppet Master avec le spin off centré sur la plus populaire de ses marionnettes, Blade, avec le film Blade The Iron Cross.
La première chose à savoir, c’est que Blade The Iron Cross fait partie du projet Deadly Ten, un groupe de dix bobines tournées en « live » devant les internautes, les unes à la suite des autres, avec des webcams placées un peu partout sur les lieux du tournage. Les fans qui ont déboursé la somme adéquate ont donc pu assister à tous les trucs et astuces de Charles Band pour économiser un maximum de budget. Les films étaient ensuite diffusés en exclusivité sur les chaines Full Moon Streaming et Full Moon’s Amazon. Dix films répondants aux doux titres Necropolis Legion, Weedjies : Halloween Night, Subspecies 5 ou encore Femalien : Cosmic Crush. Que du lourd en perspective donc. Et donc dans le tas, il y avait également Blade The Iron Cross, mis en boite par un certain John Lechago. Ce nom vous est parfaitement inconnu ? C’est normal, l’illustre bougre n’ayant pondu que de la série Z jamais sortie chez nous. Mais si vous êtes un lecteur assidu de DarkSideReviews, vous l’avez peut-être déjà croisé vu que je m’étais déjà infligé une de ses plus belles œuvres, le superbe, que dis-je, le magnifique Feast of Fear auquel j’ai attribué un généreux 2/10. Et c’était déjà pas mal.
Blade the Iron cross est donc le premier film qui se centre sur une seule marionnette, celle de Blade, bien qu’on aperçoive furtivement en début de film ses petites copines bien rangées au chaud dans leur valise (pourvu qu’elles y restent !). Le film commence sur quelques courts extraits de précédents opus puis se centre rapidement sur l’héroïne du film qui n’est autre que Tania Fox. Ce nom vous est parfaitement inconnu ? C’est normal, mais ceux qui ne se sont pas tirés une balle avant la fin de la saga auront reconnu l’héroïne de l’opus Axis Termination. Oui, Blade The Iron Cross est en quelques sortes la suite du 12ème film. C’est elle qui a les marionnettes, mais la bougresse n’a plus qu’une seule dose de sérum. Elle choisit donc Blade, avec qui elle entretient une relation particulière. Les voilà partis déjouer un complot des nazis qui cherchent toujours à créer le guerrier ultime en relevant et en contrôlant les morts alors que la guerre est à priori finie. Oui, c’est con un nazi. Ah oui, ils sont tous les deux accompagnés par le détective Jonas Gray, interprété par le non moins célèbre Vincent Cusimano. Ce nom vous est parfaitement inconnu ? C’est normal, son plus gros fait d’arme est d’avoir joué dans Mega Shark vs. Mecha Shark, c’est dire si la carrière du bonhomme est luxueuse. On retrouve ensuite tout un tas de seconds rôles qui semblent faire un concours de celui qui joue le plus mal. Ils ont tous gagné. Et puis il y a donc Blade, la plus emblématique des marionnettes de la saga.
Blade est en gros sur l’affiche, il y est même seul. Normal quelque part, ce spin off lui est dédié. Mais son temps de présence à l’écran ne doit pas excéder les cinq minutes, il est complètement relayé au second plan. Le film préfère apporter de la profondeur à l’héroïne Elisa Ivanov. Mais donc, c’est un spin off que sur Elisa Ivanov ? Band nous aurait menti ? Non, je ne peux le croire ! Punaise, mais on veut voir Blade découper du nazi nous, c’est quoi cette arnaque !?! Alors oui, il découpe des gens. D’ailleurs, il y a quelques effets gores à l’ancienne qui giclent pas mal et des maquillages dans l’ensemble plutôt bons. Mais c’est essentiellement concentré dans les dix dernières minutes. Et puis cette vieille raclure de Charly nous refait le coup du mec déguisé en Blade puis placé sur fond vert. C’est moche, mais ça ne coute pas cher vu qu’il avait le costume qui trainait depuis Puppet Master Axis Termination. Et puis attention, mal incrusté hein. Enfin, ça c’est le cas d’un peu tous les fonds verts du film, et il y en a pléthore ! Ils sont parfois tellement dégueulasses qu’on voit parfois les acteurs détourés de vert. Après, on ne peut pas trop en vouloir au pauvre John Lechago, il n’a eu qu’un budget d’à peine 90000$. Voilà, le prix d’une Tesla Model S entrée de gamme. Une fois les acteurs et les techniciens payés, ça a dû être le système D à tous les niveaux. Certains acteurs interprètent même plusieurs rôles ! Du coup, pour compenser, il nous colle des scientifiques nazis fous, des zombies (oui, c’est encore la mode), des repaires presque secrets, des parchemins égyptiens codés, une antenne géante, et puis des boobs. Car oui, il faut des boobs. On a l’impression que le scénario sort de l’esprit d’un ado de 14 ans. Le tout dans des décors parmi les plus pauvres de toute la saga, recyclés du 3ème opus de la trilogie Axis. Avec tout ça, le réalisateur réussit l’exploit de pondre quelques rares jolis plans, et une ou deux scènes étonnement réussies (la destruction de Blade à coup de masse par exemple). Ce n’était pas gagné avec cette image HD très téléfilm / sitcom. Mais sincèrement… De vous à moi… Blade The Iron Cross… C’était quand même sacrément de la merde.
Avec le spin off Blade The Iron Cross, la saga Puppet Master nous prouve une fois de plus qu’elle plafonne dans les tréfonds obscurs du cinéma horrifique foiré. Néanmoins, un point positif à signaler : j’ai enfin fini la saga et je vais donc arrêter de vous emmerder avec cette série mythique de la Full Moon.
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