Respect pour Anne Fontaine qui a réussi à construire une filmographie de 16 longs-métrages à l'écart des modes et toujours originale même si les plus belles réussites (Nettoyage à sec, Les innocentes) côtoient des ratages avérés (La fille de Monaco). Avec Blanche comme neige, la réalisatrice s'est visiblement beaucoup amusée à tracer le portrait d'une Blanche-Neige moderne, multipliant les clins d'oeil au conte tout en l'assaisonnant d'une bonne dose de sensualité, dans une ode à la libération de la femme enfin émancipée des vieux schémas machistes et épanouie dans une sexualité sans tabous. Les hommes sont des nains dans ce film sérieux comme le désir et ludique dans l'impudeur et la jouissance. S'il est vrai que Blanche comme neige met un peu de temps à démarrer, à partir du moment où il bascule dans un certain irréalisme, la partie devient vraiment amusante, culminant dans l'affrontement dansé et lascif entre la belle et sa "vieille" belle-mère (Isabelle Huppert, jamais décevante). Le casting masculin est particulièrement remarquable, ces messieurs étant fort courageux de jouer des personnages assez peu valorisants et flatteurs : mention particulière à Damien Bonnard, qui brillait déjà dans En liberté ! Il fallait garder Lou de Laâge pour la bonne bouche. La comédienne n'est pas remarquable que pour son patronyme, elle illumine le film de sa candeur juvénile et de sa charnelle élégance. Vrai décollage de carrière imminent, du moins on l'espère.

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le 11 avr. 2019

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