Respect pour Anne Fontaine qui a réussi à construire une filmographie de 16 longs-métrages à l'écart des modes et toujours originale même si les plus belles réussites (Nettoyage à sec, Les innocentes) côtoient des ratages avérés (La fille de Monaco). Avec Blanche comme neige, la réalisatrice s'est visiblement beaucoup amusée à tracer le portrait d'une Blanche-Neige moderne, multipliant les clins d'oeil au conte tout en l'assaisonnant d'une bonne dose de sensualité, dans une ode à la libération de la femme enfin émancipée des vieux schémas machistes et épanouie dans une sexualité sans tabous. Les hommes sont des nains dans ce film sérieux comme le désir et ludique dans l'impudeur et la jouissance. S'il est vrai que Blanche comme neige met un peu de temps à démarrer, à partir du moment où il bascule dans un certain irréalisme, la partie devient vraiment amusante, culminant dans l'affrontement dansé et lascif entre la belle et sa "vieille" belle-mère (Isabelle Huppert, jamais décevante). Le casting masculin est particulièrement remarquable, ces messieurs étant fort courageux de jouer des personnages assez peu valorisants et flatteurs : mention particulière à Damien Bonnard, qui brillait déjà dans En liberté ! Il fallait garder Lou de Laâge pour la bonne bouche. La comédienne n'est pas remarquable que pour son patronyme, elle illumine le film de sa candeur juvénile et de sa charnelle élégance. Vrai décollage de carrière imminent, du moins on l'espère.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2019

Créée

le 11 avr. 2019

Critique lue 1.9K fois

9 j'aime

2 commentaires

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

9
2

D'autres avis sur Blanche comme Neige

Blanche comme Neige
CINEKIKS
1

Un calvaire sans nom !

Jamais ce film ne prend la peine de passer la seconde, si bien qu'il stagne dans une position le rendant poussif et polluant. Près de deux heures d'exposition du corps et des charmes de Lou de...

le 17 avr. 2019

9 j'aime

Blanche comme Neige
Cinephile-doux
7

Sérieux comme le désir

Respect pour Anne Fontaine qui a réussi à construire une filmographie de 16 longs-métrages à l'écart des modes et toujours originale même si les plus belles réussites (Nettoyage à sec, Les...

le 11 avr. 2019

9 j'aime

2

Blanche comme Neige
Melinos
5

Jeune femme objet de désir plus que sujet de désirs

Il y a de belles intentions dans ce film. Dédiaboliser le désir et le plaisir féminin. Désacraliser le sexe en général, le libertinage, l'indépendance de la femme. Malheureusement, les messages...

le 6 mai 2020

4 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13