Je crois que de toute ma mémoire de moineau je n'avais vu un spectacle aussi trash que ce Je parle toute seule de Blanche Gardin … L'humoriste révélée par la première génération du Jamel Comedy Club en même temps que Fabrice Eboué, Thomas Ngijool , Deedo ou Amelle Chahbi propose ici un stand-up dont l'humour noir oscille entre l'hilarité et le malaise .
Durant 90 minutes Blanche Gardin nous fera part de ses états d'âme et réflexions de quadragénaire écrasée par la solitude en s'interrogeant sur la vie, la mort où la sexualité … C'est peu dire que ce spectacle carbure à l'humour noir particulièrement cru puisque très souvent le rire s'étrangle soudainement laissant place à une forme de malaise profond et palpable dans une salle qui d'un coup ne sait plus trop si elle continuer de se marrer. Impossible de citer les vannes les plus trash et les plus chocs du spectacle qui misent à plat et en dehors du contexte globale du one man show pourrait tout juste ressembler à des provocations gratuites. Sans détours, sans langue de bois, sans filtre ; Blanche Gardin parle de viols, d'inceste, de tortures sur les animaux (et les bébés), des attentats, de sodomie, de suicide, de zoophilie, de la maladie, d'analyse de selles , de la solitude …. mais au delà de toutes les horreurs se dessine derrière la façade d'un humour monstrueusement méchant une fragilité et un désespoir que l'on devine si profond qu'il en devient émouvant.
En plus de frapper fort, Blanche Gardin frappe souvent très juste, provocant autant le rire et le malaise que le réflexion ; Blanche Gardin pourrait sans doute se reconnaître dans ce refrain de la chanteuse Giedré qui dit « Ce n'est pas moi qui est méchante / C'est ce monde qui est pourri / Si la vie était moins violente / Je le serai aussi « .