Au crépuscule des années 2010, le prestigieux studio Universal Pictures s'aventure sur les sentiers enchantés des contes d'antan, rêvant d'offrir une nouvelle parure à Sneewittchen, la légende immémoriale des frères Jacob Grimm et Wilhelm Grimm. Dans l'antre feutrée des bureaux de création, trois plumes se voient confier la noble mission de rédiger le grimoire scénaristique, destiné à insuffler un souffle nouveau à cette épopée féerique.
Rupert Sanders, encore novice dans l'art délicat de la réalisation, se présente humblement devant les maîtres du studio. Pour gagner la faveur des producteurs, il tisse avec ingéniosité une bande démo. Ce précieux artefact, composé de scènes-clés, dévoile déjà les visions ensorcelées qui hanteront le futur métrage : la métamorphose de la sorcière en corbeau, la pomme empoisonnée, et les esprits mystiques peuplant la forêt profonde. Séduits par cette alchimie d'images, les producteurs accordèrent leur confiance à l'audacieux réalisateur, faisant de lui le maître d'orchestre de cette fresque enchantée.
En 2012, Snow White and the Huntsman envoûte les salles obscures, déployant sa magie sombre et sa beauté crépusculaire. La même année, tel un écho lumineux, la comédie Mirror Mirror de Tarsem Singh dévoile une version plus chatoyante du récit ancestral, portée par Lily Collins et Julia Roberts. Ainsi, les admirateurs du royaume des contes furent comblés par deux incarnations divergentes de la légende, offrant une dualité entre ombre et lumière, mystère et fantaisie, pour faire revivre l'enchantement des frères Grimm dans l'imaginaire collectif.
À l’opposé des adaptations plus édulcorées et sucrées comme des friandises de palais, cette version s'inscrit dans une veine plus épique, tel un récit chevaleresque où l'acier s'entrechoque et où l'ombre et la lumière s’affrontent dans un ballet envoûtant. Ici, les combats sont intenses, portés par une atmosphère de fantasy digne des légendes d’autrefois. Ce choix audacieux enchante mon âme de conteur, moi qui me plais tant à arpenter les royaumes merveilleux de l’imaginaire.
Chris Hemsworth et Kristen Stewart endossent les rôles du Chasseur et de Blanche-Neige, deux figures emblématiques d’un récit revisité. À ce moment-là, ces deux étoiles scintillent au firmament d’Hollywood : Hemsworth incarne déjà le puissant Dieu Thor du panthéon MARVEL, tandis que Stewart conclut son règne dans la saga Twilight, laissant derrière elle l’ombre de Bella Swan pour embrasser un destin plus féroce.
Si Hemsworth manie l’épée et la bravoure avec aisance, Kristen Stewart, elle, oscille entre deux eaux dans son interprétation de Blanche-Neige. Plus aventurière que princesse de cristal, elle peine à envoûter totalement le spectateur malgré sa volonté manifeste. On perçoit son désir ardent de s'affranchir du spectre de Bella, mais cet effort transparaît de manière trop visible, comme une magie dont l'incantation échoue. Elle pousse l'illusion jusqu’à brouiller les lignes entre fiction et réalité en s’égarant dans les bras du réalisateur Rupert Sanders en trompant Robert Pattinson… Mais ceci appartient aux rumeurs des tavernes et non à ma petite critique.
Charlize Theron est celle qui ensorcelle véritablement l’écran dans le rôle de la Méchante Reine. Sublime et impérieuse, elle se drape dans des atours somptueux, évoquant la majesté et la cruauté des grandes souveraines des contes d’antan. Son inoubliable robe-corbeau semble tissée de plumes et de sortilèges, renforçant son aura de ténébreuse souveraine. Elle EST l’incarnation de la direction artistique du film, une reine dont le regard perce l’âme. Mention spéciale à Sam Spruell, son fidèle serviteur, dont l’apparence et la prestance semblent tout droit sorties d’un manuscrit ancien des frères Grimm, effrayant à souhait.
La direction artistique de ce long-métrage est un véritable enchantement pour les yeux. Les images restent gravées dans l’imaginaire, telle une fresque féerique sculptée dans la mémoire : le bain lacté de la Reine, ses sombres échanges avec son miroir enchanté, ou encore les créatures fantastiques qui peuplent ce monde ensorcelé. Trolls monstrueux, cerf majestueux aux ramures éclatantes, chaque être semble surgir d’un grimoire oublié, ajoutant une touche de merveilleux et de mystère à cette épopée visuelle.
Un dernier mot sur le casting, où l’on retrouve un parterre de comédiens chevronnés dans le rôle des nains, figures emblématiques du récit. Impossible de ne pas saluer Bob Hoskins, qui prête son talent pour la dernière fois au cinéma, concluant ainsi sa carrière sur une note digne d’un conte de légende.
Snow White and the Huntsman se pare d’un éclat sombre et majestueux, tissant un conte à la croisée de l’épique et du féerique. Si l’interprétation de Kristen Stewart vacille entre ombre et lumière, Charlize Theron, elle, règne sans partage sur ce royaume de ténèbres, incarnant une reine aussi sublime que terrifiante. La direction artistique, véritable sortilège visuel, grave dans nos esprits des images inoubliables, peuplées de créatures enchantées et de paysages ensorcelants. Une relecture audacieuse du mythe, qui troque la douceur des berceuses d’antan contre la rudesse des légendes de feu et d’acier.