Magie éternelle
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le 23 déc. 2015
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Long-métrage d'animation de William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen (1937)
Au début du XIXe siècle, Jacob Grimm et Wilhelm Grimm entreprennent de réunir les contes populaires de leur pays (et d’autres) dans un ouvrage et font un travail impressionnant de recherche. En 1812, ils publient le premier volume de leur Kinder-und Hausmärchen (Contes de l’enfance et du foyer). Dans ce volume nous pouvons retrouver des contes comme Rapunzel, Aschenputtel ou Dornröschen à savoir Raiponce, Cendrillon et La Belle au Bois Dormant.
Celui qui nous intéresse est le cinquante-troisième contes de ce recueil : Schneewittchen, le fameux Blanche-Neige. Les frères Grimm ont indiqué qu'ils s'étaient inspirés du conte Richilde de Musäus et de la légende scandinave de Snäsridr, épouse du roi Harald 1er de Norvège.
Chaque jour la reine demande à son miroir magique qui est la plus belle du royaume, et chaque jour le miroir lui répète qu'elle est la plus belle femme du royaume. Jusqu'au jour où il doit reconnaître que Blanche-Neige est devenue plus belle que sa marâtre. Cette dernière demande alors à un chasseur d'aller tuer Blanche-Neige et de lui rapporter comme preuve son coeur.
Un conte aussi bien œdipien que initiatique dans la vie d’une jeune fille.
Près d’un siècle plus tard, en 1916, sort une des premières adaptations de Blanche-Neige au cinéma. Un long-métrage muet réalisé par J. Searle Dawley et produit par la Paramount. Lors d’une diffusion au Convention Hall à Kansas City se trouve dans la salle un adolescent âgé de 15 ans qui assiste à sa première projection : Walt Disney.
La genèse de Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney remonte à 1934. Disney voulait que son studio se consacre à une activité plus rentable que les courts-métrages. Il décide de mener une politique de diversification de sa production qui se concrétise par les Silly Symphonies. Une série axée sur la musique et les contes populaires qui sera un laboratoire pour tester un grand nombre d'idées et de techniques (on peut prendre pour exemple The Goddess of Spring avec le personnage de Perséphone qui ressemble à celui de Blanche-Neige).
Walt Disney va mettre des moyens colossaux pour son premier long-métrage. Des effectifs quadruplés, un nouveau management, et un budget de 1.500.000 $ !
Si la réputation des Studios de Disney n'est plus à faire en matière de dessins animés, ses productions restent plus portées sur la caricature que sur une représentation fidèle et minutieuse de la réalité. Il faut penser l’animation autrement.
L’animation et le développement des nains est assurément l'une des plus grandes réussites. Par rapport au conte et aux précédentes adaptations, les nains sont dotés de personnalités bien trempées, résumées par leur seul nom. Leur caractère respectif reprend avec malice les différents épisodes psychologiques que l'on peut retrouver chez les enfants. Dès lors, le processus d'identification du spectateur aux personnages est immédiat. Deux nains ressortent du lot. Grincheux connaît une évolution dans ses sentiments envers Blanche-Neige qui passent du rejet à l'adoration. Il partage ses larmes au moment tragique de la disparition de la princesse. Quant à Simplet, il porte sur ses épaules les ressorts comiques. Véritable mine de gags, il aère le récit.
La Princesse Blanche-Neige parait ainsi réelle aux côtés des nains. Son animation témoigne des immenses progrès fait par les Studios. Son caractère reprend les caractéristiques des jeunes filles des années 30, qui pourront s'identifier au personnage.
Face la jeune fille pure, naïve et douce, le contraste se veut total avec la Reine. Elle est tout aussi belle mais la douceur a laissé place à la froideur et à la noirceur. Sa méchanceté ressort jusque dans ses traits et trouve une apogée caricaturale dans sa transformation en méchante sorcière.
Frank Churchill compositeur du célèbre Qui a Peur du Grand Méchant Loup ? va entendre les envies de Walt Disney et se lancer dans une des compositions les plus marquantes de l’histoire des films d’animation. Sur les huit morceaux : six deviennent des tubes planétaires. Certaines chansons marquent l'inconscient collectif comme Heigh-Ho ou Siffler en travaillant devenues des hymnes à la bonne humeur.
Blanche-Neige et les Sept Nains sort en 1937 pour trois ans de travail. Alors que tout Hollywood raille la folie de Walt Disney, le papa de Mickey tient bon contre vents et marées. Il reste persuadé de sa capacité à élever le cinéma d'animation au rang d'art à part entière. Et il gagne son pari ! Le soir de la première, ses détracteurs sont à la fois émerveillés et enchantés. Ils l'ovationnent et sont persuadés que le public assistera sans mal à un dessin animé de plus d'une heure. À travers le monde, la critique est unanime et le public se rue dans les salles.
En 1939, Walt Disney va recevoir un Special Awards de l’Académie des Oscars car son Blanche-Neige est reconnu comme une innovation cinématographique significative qui a charmé des millions de gens et inauguré un nouveau terrain de divertissement pour le dessin animé.
Contrairement aux idées reçues, Blanche-Neige et les Sept Nains n’est pas le premier long-métrage d’animation (El Apóstol de Quirino Cristiani en 1917).
Cependant il est tout simplement un chef d'œuvre du cinéma, jamais aucune autre œuvre d'animation n'était parvenue à capter aussi bien l'imagination et toucher le cœur des gens. Enchantant des générations entières de spectateurs, à travers le monde, Blanche-Neige et les Sept Nains est un film éternel.
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Créée
le 8 sept. 2022
Critique lue 67 fois
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