Blanche-Neige et les sept nains, premier long-métrage animé des studios Disney, s’érige entre deux temporalités. Puisant dans les tréfonds des contes européens des frères Grimm, il s’habille pourtant des espoirs et des douleurs de l’Amérique des années 1930, marquée par la Grande Dépression.

Au cœur de cette œuvre, une lutte manichéenne genrée : Blanche-Neige, figure de pureté et d’innocence idéalisée, apparaît presque figée dans son rôle de muse fragile. Face à elle, la Reine, incarnation d’une féminité jalouse et dangereuse.

Les sept nains, quant à eux, fonctionnent comme des fragments de la psyché humaïne, divisant les émotions et comportements en entités distinctes. Leur solidarité et leur effort collectif symbolisent une utopie modeste : celle où la communauté triomphe des forces destructrices. Dans une époque marquée par les idéaux du New Deal, leur travail manuel devient un hymne à la coopération.

Sur le plan formel, Blanche-Neige révolutionne le langage de l’animation. Grâce à la caméra multiplane, Walt Disney introduit des profondeurs de champ et des mouvements fluides qui donnent une texture inédite au monde animé. La musique joue également le rôle de narrateur implicite. Des chansons comme Heigh-Ho ou Someday My Prince Will Come transcendent leur fonction mélodique pour devenir des ancrages émotionnels.

Si certains, aujourd’hui, pointent du doigt la passivité de Blanche-Neige, cantonnée à l’attente du prince sauveur, il serait injuste de réduire le film à cette critique. Cette passivité apparente est "contrebalancée" par une exploration de thèmes universels.

Ainsi et pour tout cela, l'histoire et l'ensemble des personnages se sont gravés dans l’imaginaire collectif.

cadreum
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le 19 janv. 2025

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