Blanquita, 18 ans, est devenue le témoin clé d’un scandale impliquant des hommes fortunés et influents, dont les "soirées" ont détruit de nombreuses vies. Inspiré par un scandale chilien réel, autour d'un réseau pédophile, le film de Fernando Guzzoni est construit autour de l'idée qu'un "bon mensonge fonctionne avec un certain nombre de vérités." Autant dire que Blanquita se nourrit d'un monceau d’ambiguïtés et qu'il est difficile de faire son choix entre les diverses versions proposées, si ce n'est que le sordide des affaires évoquées est évident. Le film semble presque trop court pour pouvoir explorer les différentes pistes et se forger une opinion plus profonde et son montage, malgré une efficacité indéniable, renforce cette idée qu'il nous manque des éléments pour pouvoir s'approcher, ne serait-ce qu'un peu, de l'authenticité des faits. Il est vrai que le personnage de Blanquita est fascinant, manipulé ou manipulateur, enfant-martyre et accusatrice, parfois confuse, on se perd en conjectures sur sa personnalité réelle et sur sa volonté de prendre sa revanche sur une société qui l'a avilie depuis l'enfance, sans lui laisser l'ombre d'une chance. Sombre et désespéré, le long-métrage ne montre aucun acte dégradant mais la violence des mots suffit pour qualifier des pratiques perverses et passées sous silence d'une élite protégée de tout. Avant que Blanquita ne vienne donner un grand coup de pied dans la fourmilière, quel que soit son degré de crédibilité.