La trilogie des gemmes,ça continue.Dans la foulée de "Rouge rubis",sorti l'année précédente,le réalisateur Felix Fuchssteiner remet le couvert avec la même distribution et les mêmes équipes techniques,adaptant le deuxième volet du triptyque de Kerstin Gier pour un résultat qui est également à peu près le même.On a toujours cette mystérieuse confrérie qui envoie dans différentes époques du passé le couple d'ados formé de la naïve Gwendolyn et de l'arrogant Gideon afin qu'ils ramènent du sang appartenant aux voyageurs.Les voyageurs sont ces gens capables,comme les deux jeunes,de se déplacer à travers les époques et ils sont douze.Leur sang est collecté dans le chronographe,qui est la machine à voyager dans le temps,et quand tous les échantillons sanguins seront réunis,celui qui possèdera l'appareil sera ....le maître du monde bien sûr!Sauf qu'ici de sang il n'est plus question,nos deux tourtereaux s'intéressant davantage à un énigmatique couple qui lui aussi se balade dans le temps et qui a autrefois dérobé un chronographe appartenant à la confrérie,car oui il y en avait deux.Récupérer la machine fait donc partie des objectifs mais il faut aussi retrouver le journal du comte de Saint-Germain,le sinistre personnage pour le compte duquel oeuvre l'organisation,qui en effet travaille pour le compte du comte.Si vous n'y comprenez rien c'est normal car c'est fait pour.Les auteurs en sont du reste conscients,qui font dire à Gwen:"je ne comprends pas la moitié de leurs trucs mystiques",c'est dire!Et ça se complique encore quand la jeune fille,qui a compris les funestes visées du comte,entreprend ses petits voyages temporels persos incognito afin de démêler l'embrouille,ce qui complique ses rapports avec Gideon,dont elle s'est beaucoup rapprochée,euphémisme,car le garçon croit au bien-fondé de leur mission.On nous dévoile cependant certains éléments,comme la lutte entre Saint-Germain et une autre faction chronophile,et surtout la filiation réelle de Gwen,en mode "L'Empire contre-attaque",qui induit une dimension légèrement incestueuse,tandis qu'apparait une gargouille très marrante qui copine avec l'héroïne mais n'est hélas pas assez ni assez bien utilisée.C'est d'ailleurs une constante dans cette histoire que de gâcher la marchandise car tout était réuni pour que ce soit réussi.Un thème en or généralement payant,le paradoxe temporel,quelques moyens financiers,des effets spéciaux corrects,de beaux décors,de jolis costumes et des acteurs de bon niveau.Malgré tout ça les mecs arrivent à se gaufrer largement avec leur désastreuse gestion d'un scénario inepte.C'est n'importe quoi,les héros circulent aléatoirement et brièvement entre les époques,le jeu étant semble-t-il de revêtir un maximum de tenues différentes adaptées aux périodes,aucune scène ne se développe vu que dès que ça devient plus ou moins chaud les personnages sont brutalement propulsés dans leur époque d'origine,le XXIe Siècle donc,le rythme chute régulièrement au profit de moments creux agrémentés de conversations niaises et les comportements des protagonistes sont en général insensés.La charmante Maria Ehrich est toujours aussi mimi dans le rôle principal,à la fois soumise et rebelle,alors que le beau gosse Jannis Niewöhner incarne avec panache son amoureux.Jennifer Lotsi,la bonne copine,et Laura Berlin,la cousine fielleuse,sont très bien aussi.Peter Simonischek a de l'allure en comte de Saint-Germain,et il est amusant de constater sa ressemblance avec Richard Chanfray,le dernier grand amour de Dalida,qui se prétendait la réincarnation de cet alchimiste du XVIIIe Siècle.