Tea rentre de son entraînement de handball avec sa meilleure amie. Elle rejoint sa mère et son frère à la maison et entre dans sa chambre. Quelques secondes plus tard, tout bascule. Difficile de ne pas raconter ce qui arrive au bout de trente minutes de film et qui va plonger les parents de Tea dans la stupeur, l'hébétude et la colère. Blindsone est le premier long-métrage réalisé par Tuva Novotny. Il se déroule en temps réel, sans montage d'aucune sorte, avec un plan séquence virtuose qui épouse la durée de sa projection. Dans sa plus grande partie, à l'hôpital, c'est l'état de choc qui prédomine et cette souffrance est palpable, prise sur le vif, rendant le récit aussi inconfortable que Utoya, autre film norvégien marquant. Le parti pris de la cinéaste qui suit l'adolescente puis sa mère est de ne donner aucune explication à la tragédie qui a eu lieu, si ce n'est quelques pistes au gré des dialogues ayant trait au passé de Tea. Blindsone se termine par des points de suspension et laissera insatisfaits ceux qui ont besoin d'être davantage guidés. Le choix de la cinéaste est radical et traumatisant mais il est respectable.