Il existe des films que personne n'attend vraiment, cachés derrière les grosses machines hollywoodiennes. Ainsi personne n'attend un film comme Blindés, dont le pitch semble familier ; tout le monde préfère attendre un bon Michael Bay bien explosif ou un Roland Emmerich survitaminé. Et pourtant le réalisateur d'origine hongroise Nimród Antal (les films d'horreur Kontroll et Motel) réussit à se démarquer grâce à une réalisation nerveuse, calquée sur un scénario pas si bête que ça.
En ce qui concerne Blindés, c'est du solide : l'histoire est bien menée, avec ce qu'il faut de démagogie pro-militarisme basée sur le traumatisme de la guerre en Irak et le casting de choc est tout simplement excellent : Matt Dillon et le nouveau venu Columbus Short aux côtés d'un Laurence Fishburne bouffi, d'un Jean Reno toujours aussi parfaitement crédible Outre-Atlantique et d'une ribambelle de seconds couteaux appropriés. Le film est frais, détonant, nerveux, avec ce qu'il faut de tension, de suspense et de rebondissements pour être tenu en haleine dans un huis-clos prenant.