Ce genre de film donne l'impression de s'enfiler un rail de coke ! La forme est totalement inspirée de Gaspar Noé (caméra épaule nerveuse, long plans séquences, fondus divers et cadrages dynamique défiant les lois de la stabilité pour nous immerger dans les trips hallucinatoires de la protagoniste), le fond relève d'un film bis malin qui essaye de rester énigmatique tout en s'appuyant sur un genre connu, qui s'articule ici comme une descente aux enfers où la violence se mélange peu à peu au fantastique, toujours drappé sous les effets potentiels des psychotropes sniffés à longueur de pellicule. Mais à l'électro prisée par Noé, on préfère ici le heavy metal et les bandes sons planantes saturées. Le tout est un régal pour les amateurs d'expériences cinématographiques, le film se comporte comme un véritable OFNI qui sait exactement ce qu'il veut donner à son public, et qui traite chaque séquence sous drogue comme un clip qui accumule les effets visuels. C'est l'overdose d'images, la saturation des tympans, la frénésie du rythme, on se retrouve happé dans le film. Alors certes, ce n'est pas le meilleur scénario du monde, ce ne sont pas des dialogues très raffinés, et on sent que l'on s'arrange un peu trop pour garder le mystère jusqu'à la fin. Mais un film, c'est une expérience, et tous les mélanges sont bons du moment que la sauce prend et qu'on parvient à s'immerger dans ce qu'il propose. Bliss n'est pas coupée, pas diluée, elle se prend par la pupille, par les tympans et par toutes les muqueuses capables de l'assimiler. C'était la dope de 2019, et elle a encore sacrément bon goût.