Les héros de notre enfance, entre testostérone et virilité à son paroxysme

Jean-Martial Lefranc nous replonge pour notre plus grand bonheur au cœur de ce qui a fait le cinéma d’action des années 80 à Hollywood, à savoir ces héros virils, suintant la testostérone et aux muscles saillants.


Avec l’avènement de cette merveilleuse et au combien nostalgique petite boite noire qu’était la VHS, le cinéma d’action aura créé un véritable bouleversement, aussi bien dans les vidéoclubs que chez les particuliers. Après avoir inondé les salles obscures, ces films bénéficiaient d’une toute autre exposition auprès des cinéphiles en s’invitant chez eux, voire plus, en franchissant les frontières sous le manteau pendant la Guerre Froide aussi bien en Allemande lorsqu’elle était coupée en deux ou en Russie lors des projections privées qui étaient organisés dans les rares lieux possédant un magnétoscope.


Les films d’arts-martiaux cartonnaient aux États-Unis dans les années 70, mais les américains ne voulaient pas de Bruce Lee, lui préférant « un blanc bien de chez eux ». Ils ont donc mis sur le devant de la scène, ce qui deviendra une icône des 80’s, à savoir Chuck Norris (le 1er blanc à faire des arts-martiaux au cinéma). Viendra ensuite la double mandature Reagan et cela s’en ressentira à Hollywood, avec des films tels que Rambo (‎1982‎)‎, Portés disparus (1984) ou Rocky IV (1985) opposant l’américain au russkof Ivan Drago.


Les héros musculeux vont se bousculer au portillon et ce, pour notre plus grand plaisir et surtout, ils viendront faire le ménage en éclipsant ceux qui régnaient sur le cinéma badass (mention spéciale à Clint Eastwood et son truculent Dirty Harry). Entre Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme et le petit dernier Steven Seagal, ils étaient là pour tout casser, ils réfléchissaient avec les poings (contrairement aux films d’action des années 90 qui verront voir des acteurs tels que Bruce Willis dans la saga Die Hard). Ils ne faisaient pas dans la dentelle, entre la sulfateuse, les explosions au napalm, les kicks, les coups de pieds retournés, les mandales et autres salades de phalanges dans la gueule, bref tout ce qui faisaient le charme des années 80. La tôle froissée et la virilité à son paroxysme, avant que les CGI ne viennent prendre le dessus ou comme le dit si bien Lundgren, avant que les acteurs d’aujourd’hui ne se contentent d’enfiler un costume avec des muscles, comme c’est le cas dans des films tels que Batman ou encore Superman, avec ses héros interchangeables). Sans oublier bien évidemment, un petit focus sur les cousins Menahem Golan & Yoram Globus, célèbres producteurs de Séries B et films d’action via leur société Cannon (grâce à qui JCVD a pu percer au cinéma).


Jean-Martial Lefranc alterne les extraits de film avec quelques interviews de grands noms du cinéma (McTiernan, Lundgren, …) et des professionnels du 7ème Art (Gary W. Goldstein, producteur, Jean-François Rauger, directeur de la programmation à la Cinémathèque française, Joël Augros, écrivain ou encore Régis Brochier, cofondateur de Nanarland). Seul regret, constater qu’il n’y ait pas la participation des ¾ des acteurs dont ils sont faits mention dans ce film.


Enfin, on se délectera des quelques séquences entre Schwarzenegger & Stallone qui se chambre mutuellement (le 1er qui se moque du second sur sa prestation en couche-culotte dans Arrête ou ma mère va tirer, et le second qui réplique en lui disant qui l’a vu enceint et en train d’accoucher dans Junior). C’était à se tordre de rire.


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le 14 janv. 2021

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