En 1948, le réalisateur Jack Bernhard sort « Blonde Ice », un film noir adapté d’un roman de 1938, « Once Too Often », écrit par Whitman Chambers. Il met en scène Leslie Brooks dans le rôle central, une actrice américaine qui eut une carrière dans les années 40, mais fut principalement cantonnée à des seconds rôles. Son partenaire à l’écran est Robert Paige, un aspirant militaire (il fut même diplômé de West Point, la très prestigieuse école militaire américaine) qui se consacrera finalement au cinéma.


« Blonde Ice » s’ouvre sur le mariage d’une ancienne journaliste, Claire Cummings. Si la mariée, superbe femme à la blondeur étincelante, semble au faîte du bonheur, ce n’est pas le cas de ses anciens collègues – et amants.
L’amertume du premier, Les Burns, est ostensible, au grand amusement du second, Al, un petit homme rusé et cynique. Claire épouse ce jour le riche et puissant Carl Hanneman… mais n’éprouve de la passion que pour son argent, et, semble-t-il, toujours pour Les, qu’elle embrasse à la volée sitôt son promis hors de vue.


Claire et Carl ne tardent pas à s’éclipser pour un voyage de noces à Los Angeles. Dépensière et légère, Claire s’amuse aux courses mais ne prend pas garde. Surprise par Carl en pleine rédaction d’une missive enflammée destinée à son amant, elle est découverte, et, furieux, le mari trompé décide de la planter là, et de rentrer à San Francisco.


Mais, Claire a de la suite dans les idées.


« Blonde Ice » est un film noir qui empreinte aussi au genre du thriller policier. À sa sortie en 1948, le film fut considéré comme ‘mineur’ par les critiques.
Le budget du film fut très limité, et cela se ressent sur la réalisation. Celle-ci, trop lisse, ne met pas assez ses personnages en valeur. L’atmosphère également, aurait gagné à être plus travaillée, car elle ne me semble pas ici convenir avec le propos et le thème très sombres du film.


Les acteurs sont assez inégaux. Les deux rôles principaux, Les Burns et surtout Claire, sont tout à fait convaincants. Cela pêche par contre au niveau des seconds rôles, moins éblouissants, à l’exception peut-être d’Al, interprété par James Griffith, un personnage grinçant et pince sans rire, très bien joué.


La vraie pépite de « Blonde Ice » est le personnage de Claire Cummings joué par Leslie Brooks. Je ne connaissais pas cette actrice, une blonde à la beauté glaciale qui convient parfaitement à son rôle. Elle campe un personnage d’une froideur implacable, ambitieuse et qui n’éprouve pas la moindre peur, ni le moindre scrupule. Indépendante et pragmatique, Claire ne recule devant rien pour parvenir à ses fins.


L’histoire est intéressante, le scénario, joyeusement immoral, et quelques scènes constituent un vrai régal. Globalement, c’est un film noir sympathique, à recommander aux amateurs du genre, et de courte durée. Son personnage principal et ses idées, malgré une réalisation handicapée par le manque de moyens, en font un divertissement tout à fait regardable, et l’on n’en demande pas forcément plus.

Aramis
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le 14 avr. 2015

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