Aaah Blood Father, ou le gros kiff de revoir notre Mel Gibson favori revenir sur le devant de la scène dans un polar harboiled, genre qu'il chérit tant.
Et c'est le français Jean-François Richet qui s'y colle, lui qui avait excité un peu tout le monde en son temps avec le dyptique Mesrine.
Alors qu'en est-il ? Difficile de jeter la pierre à ce film tant celui-ci se révèle être sincère dans sa démarche, et respecte à la lettre les codes du genre qu'il investit. On suit ce film avec plaisir, qui est par ailleurs bien réalisé, rythmé, avec quelques pointes d'humour bien gérées et surtout un Mel Gibson qui trouve ici un de ses meilleurs rôles depuis longtemps, nous faisant ainsi oublier ses prestations dans des films de triste mémoire, d'Hors de Contrôle à Expendables 3.
Malheureusement, et comme tant d'autres films, Blood Father tombe lui aussi dans le piège du film référentiel. Non pas le syndrome cynique du fan service gratuit, mais bien le syndrome de marcher dans les traces d'anciens grands films. Blood Father n'apporte ainsi pas sa pierre à l'édifice, ne réinvente rien, ne sublime rien en dehors de sa star sur le retour. Richet se contente d'appliquer sagement les codes, de manière scolaire et offre ainsi un film prévisible. Efficace certes mais jamais galvanisant. Là où un film comme Cop Car, petit film dtv avec Kevin Bacon arrive à tirer son épingle du jeu dans un genre ultra codifié avec des situations inattendues, Blood Father ne dépasse jamais le cadre de petit film efficace. Bien sûr et j'insiste, cela ne rend pas le film détestable loin de là, sauvé en partie par sa modestie d'honnête série B. A l'inverse de films comme Strictly Criminal ou La French, qui tente vainement de reproduire les réussites de Scorsese, Coppola ou Friedkin...