Murder Party
Dans la veine d'un Herschell Gordon Lewis ou d'un Andy Milligan, Al Adamson consacra toute sa vie à la réalisation de films bis destinés aux drive-in américains, la plupart de ses films n'ayant...
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le 27 juin 2020
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Inconnu du grand public, Al Adamson est pourtant un réalisateur qui gagnerait à être connu. Ce documentaire nous permet d’en savoir plus sur cet homme aussi charismatique que pingre, une carrière florissante avec laquelle il ne cherchait pas à gagner des Oscars mais à divertir le public et qui connaîtra une horrible mort au milieu des années 90.
Spécialiste des Séries B (ou Z) à l’image de Roger Corman ou Ed Wood, ses films d’exploitation étant principalement destinés aux drive-in et aux cinémas spécialisés dans les "midnight movies". Pendant toute sa carrière, il a su suivre les modes et s’adapter aux goûts des spectateurs, il était à un véritable touche-à-tout et a exploité d’innombrables sous-genres cinématographiques, tel que les films de bikers (Satan's Sadists - 1969), le cinéma bis (Dracula vs. Frankenstein - 1971), la blaxploitation (Black Samurai - 1976), la sexploitation (Cinderella 2000 - 1977) et bien d’autres encore.
En un peu plus de 90min, le réalisateur David Gregory (Enter the Clones of Bruce - 2023) nous livre un portrait extrêmement riche (les intervenants et les anecdotes sont très nombreux) sur ce réalisateur charismatique et attachant, toujours prêt à embaucher des techniciens gratos sur ses tournages, à recycler ses films plusieurs fois tant que ça pourra lui rapporter de l’argent (certains de ses films ont été exploités au cinéma ou à la télévision à de multiples reprises sous différents titres, afin de berner les spectateurs) ou à transformer à l’arrache un film en cours de post-prod’ pour s’assurer qu’il rencontre son public (l’exemple le plus criant reste Psycho a Go-Go (1965) qui a été charcuté au montage à plusieurs reprises, avec des ajouts de scènes ou d’acteurs, raison pour laquelle il existe sous de nombreux titres différents et finit par ne plus ressembler à grand chose).
Le film n’est pas avare en anecdotes, on apprendra notamment que le ranch ayant servi de décor aux Amazones du désir (1971) appartenait à Charles Manson avant qu’il ne se fasse arrêter pour meurtres ou alors que l’acteur Lon Chaney était constamment ivre sur les plateaux de tournage, sans parler de J. Carrol Naish qui était incapable d’apprendre son texte par coeur, obligeant l’équipe du film à lui écrire son texte sur de grands panneaux pour qu’il puisse les lire en direct lors du tournage.
Le film de David Gregory est une mine d’informations et qui pourrait être vue sous la forme de 3 chapitres. La première partie s’intéresse bien évidemment à la carrière de ce réalisateur prolifique (mais loin d’être qualitatif), la deuxième fait un court focus sur une étrange chasse aux ovnis et de conspirations ufologiques et enfin, la troisième (qui occupe le dernier tiers et se regarde comme une enquête policière), s’intéresse à la triste façon dont Al Adamson nous à quitté (assassiné dans sa propre maison, par une connaissance). C’est passionnant de bout en bout et nécessiterait même un second visionnage tant les informations y sont nombreuses.
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Créée
le 30 nov. 2024
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