Tu sais Steve quelque fois je me demande si tu as quelque chose dans le ciboulot !
Imaginez, face à nos cinémas modernes à l'habilité scénaristique parfois incroyable et envoutante, l'un des pires films vétustes jamais conçu. Un long-métrage accidenté né dans le besoin nous aspirant notre âme jusqu'à la dernière parcelle de bon sens. Un film capable de nous démunir de toute réflexion culturelle ou morale, qui n'osera pas la moindre seconde à nous délivrer d'un sourire crispé en l'honneur d'une VF catastrophique. Il fallut que j'imaginasse la perfection nanardesque, l'ultime film qui réveillerait en moi de folles envies de KFC jusqu'à la fin de mes misérables jours. Un film puissant, corrosif et captivant, un chef d'œuvre du septième art décapant. Seulement malgré son allure, " Blood Freak " n'est pas le chef d'œuvre auquel j'aurai espéré puisque malgré qu'il soit tourné comme un vieux film porno italien à l'époque des "torta di capelli", je n'ai pas eu le droit à ma scène de baise pitoyable.
C'est l'histoire d'un mec, son nom est Henry. (Ou Richard ou Herschell, peu importe). Il roule en moto, il rencontre une catholique, la catholique part, sa sœur vient, il lui parle, il la tringle, elle lui présente son père, son père lui présente des "scientifiques", les "scientifiques" lui présentent des dindes, Henry doit bouffer des dindes. Et malgré tout ce qu'à pu faire Bardot, les dindes sont des OGM, Henry mange des OGM, il se drogue, il mange des dindes, il tombe dans les pommes, se transforme en dinde, se drogue, se transforme en dinde, tue une femme, se drogue, tue une femme, se transforme en dinde, tue un monsieur, se fait tuer, ah non, se drogue, se transforme en dinde, coupe une jambe, se réveille, prie, et on finit sur un magnifique plan sur la plage avec en fond une musique des plus envoutante interprété par un as de la guitare auquel Django aurait envié tout son talent.
Devant ce film, j'y vins à le regarder trois fois de suite, trois fois dans des contextes différents pour que je partageasse cette expérience dans des conditions différentes. Trois fois pour trois raisons : la première pour l'analyse d'un scénario à la fois moderne et perspicace; la seconde pour un jeu d'acteur qui n'a rien à envier à celui de De Niro ou autres grands de ce monde; la troisième pour un doublage redéfinissant la médiocrité. Ce film, tout droit sorti du plus néfaste des vide-ordures des Etats-Unis. Nul doute que "Blood Freak" est le film le plus convoité du Fan Club des Nanars d'anthologie, ce film est l'allégorie de la facétie. "On ne va jamais si loin que lorsque l'on ne sait pas où l'on va" disait ce boute-en-train de Rivarol. Steve Hawkes a parfaitement compris ce mot d'esprit, puisque dans son grand désespoir, il a profité du notre pour se sortir éphémèrement de la merde.
Il serait inutile de répéter l'intérêt que l'on peut porter à ce film pour une VF totalement burlesque voir même cocasse, un bon doublage franchouillard qui ne peut que nous guider vers l'immersion total dans ce flim. Seulement voilà, utiliser le même doubleur pour tous les personnages, utiliser le même cri pour tous les cris et la même musique pour chaque "montée en pression", est-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges). N'aurait-il pas été préférable d'enlever toute sorte de bruitage afin que le spectateur ne tente pas de mettre fin à ses jours à tout juste dix minutes de film ? Quant au jeu d'acteur, entre notre personnage principal, les scientifiques et la sœur, on a un quarré d'or. Quand on est vétéran du Vietnam, soit on conduit des taxis en insultant des putes, soit on parcourt l'amérique en moto à la recherche d'un taf nous permette un accès limité aux taffe (UNE TAAAAAFFE). Cette pouffiasse immonde provoque à ma vue des borborygmes hasardeux à chaque fois qu'elle ose ouvrir sa gueule. Et entre le scientifique gras et flasque et le faux réflecteur, nous tenons là un bon duo pathétique.
Ami catholique, si "Blood Freak" détient cette aura incontestée de chef-d'œuvre acerbe, c'est sans doute aussi grâce à ses effets spéciaux qui conduiront le plus courageux de nous dans un état éternel nauséeux. A la pelle, un masque fait à base de mouchoir et essuie-tout Okay (qui a sans doute absorbé l'intelligence liquéfiée du réalisateur) censé représenter une tête de "Turkey", une scène d'une violence rarissime où le dindon coupe une jambe tel un preux menuisier coupant délicatement une planche en placo à coup de burin, et évidemment cette scène glaçante où le gros monsieur se jette sur le monstre infâme pour un combat dantesque. Si je ne met qu'un unique point à cette daube, c'est sur un plan purement scénaristique, mise en scnénique etc … en vrai, c'est sans doute le plus gros navet jamais filmé et il mérite un gros coup d'œil avant d'être définitivement brûlé. Cela dit, il nous prévient du pire : les catholiques sont là ! AAAAAAAAAAAAAAAH !
Bon Film :)