Chris Nahon n'est pas Francis Veber
C'est l'histoire d'une jeune vampire jap un peu vènère, qui cherche à se venger de ceux qui ont tué son père ainsi que son mentor, un vieux sage japonais avec une barbe pointue, membre de la confrérie des clichés de vieux sages japonais avec une barbe pointue. Après avoir décapité deux de ses camarades de classe (normal), elle vient en aide à une jeune Américaine qui se fait attaquer par une bande de vampires-zombies-loups-garous (normal), sans doute des victimes d'Umbrella Corporation. Après quoi arrive le chef des vampires, un grand Black qui se transforme en créature de Roswell avec des yeux rouges. S'ensuit une course-poursuite sur les toits de la ville, qui nous laisse tout le loisir d'admirer sous tous les angles l'animation bien grossière du meilleur ami de Jacques Pradel. Le pauvre se souviendra trop tard qu'en fait il a des ailes et qu'il aurait pu s'enfuir avec la fille en s'envolant, pas de bol.
Ensuite on découvre la méchante, on voit qu'elle est très méchante parce qu'elle a un grand chapeau Chanel, et qu'elle est accompagnée d'un acolyte avec les cheveux longs et des lunettes de soleil scotchées sur le nez. Le pauvre, ça doit pas être pratique surtout qu'il fait souvent nuit au Japon, apparemment. On ne l'avait pas du tout venir, mis il s'avère que la méchante est en fait la mère de l'héroïne. Arrive alors un inévitable combat en forme de crêpage de chignon, aussi épique et spectaculaire que la lutte entre deux pigeons éclopés pour un bout pain dur. Puis le film se finit car il n'y avait plus de quoi payer le scénariste.
Au final, Blood est une comédie bien décevante, un peu bâtarde, qui hésite entre un style sophistiqué à la Uwe Boll et un humour à plusieurs niveaux qui n'est pas sans rappeler le ton éminemment cocasse de Battlefield Earth. Cependant, Chris Nahon se montre plus généreux que prévu. Alors que l'on pouvait s'attendre à un simple divertissement, on a droit en sus à des combats ridicules, des effets numériques discount, et des acteurs en surjeu constant.
Même si ce n'est pas "Le dîner de cons", on rit bien et c'est le principal.