Comment un tel film a-t-il pu être financer ? C'est une réelle question tellement ce film, réalisé par Julien Magnat et sorti en 2002, est une complète anomalie, surtout dans le paysage cinématographique français. Car oui, contrairement à ce que son titre très exportable le laisse penser, le film est bel et bien et film d'action fantastique français !
Nous suivons ici Mallory qui, après un mariage avec un démon qui a mal tourné, chasse les vampires, les goules et tout ce qui s'en suit en faisant équipe avec un transsexuel spécialisé dans les armes à feu, une petite fille télépathe et un curé membre de la garde rapprochée du Pape. Car oui, après un discours très subtil sur les sodomites devant des admirateurs en délire, le Pape se fait enlever par des démons. Mallory se lance alors à sa recherche et commence son enquête par un petit village qui a mystérieusement disparu dans les années 80, en même temps que tous ses habitants d'ailleurs. Trouvant cela étrange, elle se rend sur place et y découvre un portail permettant de rentrer dans une autre dimension remplie de démons.
Bon, je vais m'arrêter là car de toute manière, la suite de l'histoire se résume à un labyrinthe dans un donjon en carton-pâte et des retournements de situation prévisibles. Bien foutraque me direz-vous mais surtout complètement ridicule ! Car si le réalisateur a effectivement voulu faire du second degré en surfant notamment sur "Buffy contre les vampires" tout en ayant une vibe très "Redisent Evil" (même si le film n'a sûrement pas pu s'inspirer du film de Paul W. S. Anderson puisque ce dernier n'est sorti que trois mois avant), rien ne fonctionne !
Les blagues et divers gags (qui sont dur à différencier de quand le film est premier degré quand même) sont effectivement drôles mais parce-que l'on rit d'eux et non avec, de même que les dialogues d'ailleurs qui fascinent tellement ils sont consternant et puis, bien-sûr, le film est drôle malgré lui, à la fois dans ses décors, costumes, jeux d'acteur et surtout, encore une fois, son histoire complètement foutraque qui tente de mélanger pleins de style pour faire du film de genre à la française. Ce qui m'amène ainsi au plus important, ce film est donc évidemment un nanar et un nanar que j'apprécie énormément !
En effet, je n'avais pourtant pas beaucoup d'espoirs et puis je me suis finalement laissé porter par le film et je dois dire que j'ai passé un très bon moment ! J'ai en effet été fasciné par tous ces emprunts à peine voilés, ces clins d’œil grossiers (le père Karras...), ces maquillages grotesques et cette histoire qui nous surprend toujours en partant systématiquement là où on ne l'attend pas. Sans parler des incohérences et facilités narratives comme le transsexuel qui retrouve le groupe complètement par hasard. Enfin malgré tous ces énormes défauts et autres éléments qui font plonger le film dans le ridicule à de nombreuses reprises (j'ai pas encore parlé du corbillard Cadillac rose), je tiens tout de même à souligner que les scènes d'action fonctionnent bien, la mise en scène est, à l'instar du scénario, sacrément bordélique mais reste très riche en idées et puis ça fait tout simplement plaisir de voir un truc pareil dans le paysage cinématographique français ! Là Bee Movies, la boite de prod du film, va à fond dans le délire (contrairement à "Un jeu d'enfants" par exemple qui était sacrément chiant) quitte à être ridicule mais on peut néanmoins saluer le fait qu'ils essayent de faire bouger la production française qui semblait sclérosée depuis des années.
"Bloody Mallory" est donc bien-sûr un très mauvais film si on le regarde premier degré mais un sacré divertissement en tant que nanar !