Après le «Blow Up» d’Antonioni et le «Conversation Secrète» de Coppola, c’est au tour de De Palma de s’attaquer à un projet audacieux ; mettre en scène l’enquête d’un crime à travers un procédé purement cinématographique.Jack, ingénieur du son pour le cinéma, part en vadrouille de nuit afin de recueillir de nouveaux sons et étoffer ainsi sa palette. Près d’un lac, celui-ci devient le témoin d’un accident conduisant à la mort du conducteur. Jack parvient tout de même à sauver la passagère de la noyade. Le conducteur en question s’avérait être un candidat à la présidentielle et la jeune femme une prostituée. Afin d’étouffer l’affaire et épargner un scandale public, les autorités demandent à Jack de se taire.Seulement voilà, un son essentiel pousse l’ingénieur du son à enquêter, sa conviction profonde étant qu’il s’agissait là moins d’un malheureux accident que d’une tentative d’assassinat pure et simple.Démarre alors une enquête sonore et visuelle, en un mot cinématographique. Jack tente de coller les photogrammes de l’accident à la bande sonore qu’il enregistrait ce jour là afin de créer tout simplement un film. Film qui dévoile habilement les machinations politiques en même temps que la force du cinéma, celle de créer des images, et des interprétations puissantes.Un film remarquable qui touche aussi bien à l’expérimentation pure qu’au mélodrame foudroyant, à l’image de cette fin cruelle et terrible qui est sans aucun doute l’une des plus tristes de l’histoire du cinéma.Un De Palma essentiel.
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