Se basant sur une aberration dans le système d'immigration et d'adoption des Etats-Unis, Blue Bayou, film d'une grande puissance émotionnelle, retrace l'expulsion d'un homme né en Corée mais adopté très jeune par un couple américain.
Attention, spoilers !
On entre donc dans la vie d'Antonio LeBlanc, jeune homme américain d'origine coréenne, pour qui la vie n'a pas été de tout repos : souffrances (sa mère biologique a essayé de le noyer lorsqu'il était bébé, et son père américain adoptif le battait lui et Suzanne, la mère adoptive), délinquance (quelques vols de motos entraînant un casier judiciaire et compliquant ainsi toute recherche d'emploi stable), racisme et j'en passe.
Antonio n'est jamais réellement présenté comme un saint (mauvaises fréquentations, délits, mensonges), mais on parvient petit à petit à découvrir, sous cet homme isolé et malmené de toute part, une identité puissante et attachante. L'amour qui lie les trois personnages principaux (Antonio, Kathy et Jessie) crée le ciment de cette histoire et rassemble notre attention autour de l'injustice juridique qui leur tombe dessus. Ou peut-être est-ce l'inverse...
Un film chargé en émotion, qui ne m'aura pas laissé insensible, surtout sur la scène de fin, déchirante... Je recommande, c'est un très bon film, un beau témoignage.
J'ai apprécié
● La très bonne réalisation, la gestion des musiques, des silences, les plans, etc
● Le jeu d'acteur, que j'ai trouvé incroyable, surtout celui d'Alicia Vikander (comme souvent!)
● L'histoire, et l'engagement envers cette aberration juridique
● Le côté émotionnel puissant, qui monte au fur et à mesure du film
● La relation entre Antonio et Jessie
● Le rôle court de Suzanne, la mère adoptive d'Antonio, qui m'émeut autant qu'il me révolte pour le peu qu'on la voit à l'écran
J'ai moins aimé
● L'ajout, que je ne juge pas nécessaire, de l'intrigue avec Parker, une Vietnamienne malade qui tisse des liens avec Antonio
● Le rôle pas assez profond d'Ace, l'ex-mari de Kathy : presque un peu trop changeant