Curieuse décennie que celle des années 90 pour William Friedkin, qu'on aurait pu croire en perte de vitesse. Trois films, La nurse, ce film-ci et Jade, trois bides, et qui semblent si éloignés de sa maestria des années 70.
C'est encore plus vrai pour Blue Chips dont je ne m'explique pas l'attirance du réalisateur pour ce sujet, autre qu'une œuvre de commande.
Le film raconte comment un entraineur d'une équipe universitaire de basket, réputé comme intègre, va céder aux compromis et autres triches pour gagner des matchs, ce qu'il va dénoncer et ainsi briser la loi du silence.
Ça se voit surtout pour Nick Nolte qui a l'air complètement enragé et vivant quand il est sur le banc à motiver ses joueurs, à l'instar d'une très bonne scène, la meilleure du film (ça tombe bien, elle est dans l'introduction !), où il va apostropher et insulter l'arbitre, jusqu'à faire voler le ballon de basket d'un coup de pied. Là, on sent la maestria de Friedkin, une véritable rage, une sensation presque journalistique de prendre sur le vif un pétage de plombs sous nos yeux.
Après, j'avoue qu'avant de voir le film les termes NCAA et draft ne voulaient pas dire grand-chose à mes yeux, mais en gros, l'entraineur cherche des joueurs doués pour le basket et pour l'université qui pourront faire vivre leurs familles afin d'être peut-être approchés par une équipe de la NBA lors des draft.
C'est aussi l'occasion de voir de véritables basketteurs qui jouent des rôles d'étudiants comme Shaquille O'Neal ou Penny Hardaway, et on voit bien que ce ne sont pas des acteurs...
A part dénoncer les magouilles dans l'univers du NCAA (l'équivalent universitaire), et lutter pour sa propre intégrité, j'avoue que le film a eu très peu d'intérêt à mes yeux, et c'est d'autant plus dur qu'on parle d'un film de William Friedkin. Preuve en est, dans ses Mémoires, celui-ci parle à peine de Blue Chips, c'est dire...