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Réalisé avec un budget minimal, Blue Jay fait partie de ce cinéma des bonnes surprises. Subtilité, fraîcheur, casting réduit, intimité retrouvée, le tout dans un contexte de comédie romantique qui déjoue les codes du genre.

Blue Jay est caractéristique du cinéma mumblecore (tourné en sept jours, budget minimal, caméra numérique, etc.) Le petit récit, d’une simplicité rare, évoque tout en interstices, en demi-mots, en insinuations, sans flashback, malgré des cassettes audios du passé qui seront les seules capsules temporelles avec un journal intime et une lettre plus ou moins énigmatique. La rencontre hasardeuse entre deux anciens tourtereaux qui vont vivre une journée ensemble rappelle la trilogie des Before. Ici, c’est l’histoire d’un acte manqué. C’est à lui qu’elle avoue qu’elle est sous antidépresseur, et non à son mari. C’est à lui aussi qu’elle avouera qu’elle n’a jamais vécu quelque chose d’aussi créatif et intense. Elle n’arrive plus à pleurer depuis plus de cinq ans, mais avec lui, ce sera possible. Le destin semble vouloir les réunir. La focale sur des moments intimes où chacun essaye, sur un fil, de tester, jauger, d’appréhender l’autre, en se risquant à la confidence, permet de ne pas se disperser et d’amplifier l’authenticité de l’instant présent, en vue d’un futur hypothétique. Ils n’auront pas besoin de se réapprivoiser. Le coup de cœur sera instantané. Aucun étiolement ne se manifestera, rien ne s’effilochera, malgré une cassure, un contraste soudain, car il y aura évidemment des comptes à régler, une ancienne époque à mettre en lumière, quelque chose à réparer. L’œuvre raconte peu de choses, mais semble le dire mieux que personne. Le tout contient seulement deux acteurs, mais leurs reparties, leurs improvisations font systématiquement mouches. Ils mettent en scène la féerie d’antan dans un jeu dangereux, et sont remarquables dans leurs différents comportements, leurs attitudes, leurs gestuels, leurs langages corporels particulièrement éloquents.

(...)

Pour lire la critique complète : https://www.lemagducine.fr/carte-blanche/blue-jay-du-risque-des-memoires-10070329/

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OkaLiptus
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le 30 mars 2023

Modifiée

le 18 août 2024

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Oka Liptus

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