Ce film de Toshiharu Ikeda à la réalisation et d’Haruhiko Arai au scénario n’a pas bonne réputation parmi les cinéphiles « spécialisés ». Et pourtant, même s’il est bancal, imparfait et a du mal à incorporer la beauté des îles de l’archipel d’Okinawa, tout n’est pas à jeter, notamment la performance d’Izumi Shima, des dialogues intéressants et des plans d’anthologie quand Mayumi Terashima fait l’amour sur la plage.Sur le papier, c’était du lourd, un bon réalisateur Toshiharu Ikeda, un bon scénariste Haruhiko Arai, un décor de rêve l’île de Taketomi et sa plage d’Hoshizuna avec son sable étoilé, une idole Mayumi Terashima et Izumi Shima en guest-star. Mais, cela ne marche pas comme attendu. On a imputé la faute sur les relations houleuses entre le réalisateur et le scénariste. Mais,il me semble qu’il y a des défauts dans le scénario : les deux histoires : le dépucelage de Chiaki avec ses affres de jeune fille en train d’éclore, et l’histoire d’amour dramatique entre Noboru et Asami, sont artificiellement liées et les mener de front sur 68 mn leur fait perdre de l’intensité et casse la tonalité du film ni comédie, ni drame, surtout que la dernière scène vire à la comédie lourde. Si dans l’histoire de Chiaki, le cadre paradisiaque de l’île est cohérent, pourquoi casser cette image en montrant des dépotoirs, des îliens rustres et en rut vis à vis des jolies touristes ? D’ailleurs, ils ne sont pas « bronzés », ils sont « rouge crâmé ». Enfin, côté défaut, Mayumi Terashima manque ici de charisme. Il reste quoi pour sauver le film ? D’abord, Izumi Shima, femme tokyoïte installée sur l’île qui irradie dans son maillot « une pièce » et sa conception radicale des rapports hommes-femmes. Les scènes d’amour sur la plage sont absolument remarquables et elles seules méritent le détour. Certains dialogues font mouche. Le casting est aussi remarquable car complété par Asako Kurayoshi (Asami, l’ex-) et Yuka Asagiri (Misako l’actuelle fiancée) qu’on voit trop peu. On ne s’ennuie pas (pour tout dire, c’est assez torride) mais il reste comme un arrière-goût d’ensemble assez désagréable. Dommage ! mais faire un bon film dans de belles îles n’est jamais simple. En attendant, faisons un peu de tourisme.