Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée en retournant dans sa maison d’enfance pour y accomplir une vieille vengeance…
Les programmateurs avaient vu juste lorsqu’ils l’ont sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2013, lors de sa présentation en première mondiale. Pour son second long-métrage, Jeremy Saulnier (Green Room - 2016) réalise ici un thriller intimiste épatant. Et pourtant, le film repose sur un scénario on ne peut plus simpliste, mais c’est belle et bien la mise en scène qui relève du tour de force. C’est implacable et oppressant, à la fois brutal et ultra-réaliste.
L’autre force du film réside quant à elle dans l’interprétation bluffante de Macon Blair, ce dernier incarne brillamment ce pauvre type à l’allure de SDF qui se lance dans une vendetta sanglante pour soigner son trauma d’enfance. Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du talion prend ici une allure inattendue, surtout lorsque le protagoniste principal n’a pas la carrure d’un colosse assoiffé de vengeance, mais plutôt celle d’un type parfaitement banal, voire même un peu gauche (et “faible” dixit sa soeur).
Cette immersion de plein fouet dans l’Amérique profonde y est saisissante, un minimalisme assumé qui colle parfaitement au film. Enfin, pour la petite anecdote, on y retrouve dans un second rôle, un certain Devin Ratray, qui incarnait Buzz (le frère de Kevin McCallister) dans Maman, j'ai raté l'avion ! (1990).
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