Blue Spring
7.1
Blue Spring

Film de Toshiaki Toyoda (2002)

Si en voyant Aoi Haru t’as pas compris que Toyoda venait du milieu du clip de groupes de rock indé japonais, à ce niveau là je peux plus rien faire pour toi mon ami…

La deuxième paire d’oreille est gratuite.

Si sur Tokyo Rampage la musique, instrumentale, collait aux instants visuels comme une pellicule de vernis, et soulignait efficacement certaines peintures, ici Toyoda fait marcher la machine à royalties pour les potes : Thee Machine Gun, Kenichi Asai (plus entendu depuis un bail, ça m’a fait plaisir).

Bon, je ne pense pas pouvoir être plus loquace que @IllitchD sur ce coup là. La musique c’est bien, la jeunesse désoeuvrée aussi. On a déjà vu ça cent fois ailleurs et en moins chiant (Tokyo Rampage du même, Kids Return, ou Crows Zero dans un autre genre pour rester dans le nippon), on a aussi déjà vu ça ailleurs et en plus chiant (n’importe quelle tacheronnade impliquant des lycéens américains telle qu’on en ramasse à la pelle —comme la merde— ces temps ci).

À part ça, l’intrigue reste plus classique qu’elle n’ose l’avouer, ne décolle pas vraiment et accuse un rythme au ras des pâquerettes, et pour même pas 1h30, c’est assez impardonnable. Les personnages auraient aussi mérité plus de substance, d’autant que certains avaient du potentiel (le « fantôme », Yukio, le prof nain) ; quant à l’histoire d’amitié au centre du récit, on regrette que l’intérêt suscité ne se révèle que dans les dernières minutes.

Reste que Toyoda soigne ses cadres, use de travellings à merveilles, et nous offre quelques fulgurances agréables, sans compter un ou deux passages redevables à son parcours de clippeur usant de techniques servant des instants assez beaux, que la musique —instrumentale, cette fois— sert à point (je pense notamment à ce plan en accéléré sur le toit du lyçée où l’on voit Aoki de dos du crépuscule à l’aube sans bouger, et dont la silhouette découpe une toile urbaine aux lumières et mouvements changeant : j’ai absolument adoré.)

Si seulement tous ces bachibouzouks d’esthètes ne se contentaient pas de faire du beau, mais racontaient vraiment quelque chose, putain mais y en aurait des bons films, complets, rassasiant.

J'espère que 9 Souls a plus d'âme...
real_folk_blues

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