Le film s’ouvre comme un polar typique des années 70 et 80 avec une plongée nocturne dans un New-York malade où grouille le monde interlope de la nuit. En fliquette qui vient d’être intégrée dans la police de la ville, Jamie Lee Curtis, plus androgyne que jamais, coche beaucoup de cases mais une de ses premières patrouilles tourne mal. Pas de bol pour elle, alors qu’elle descend un braqueur dans une épicerie, un type couché au sol récupère l’arme de celui-ci et file à l’anglaise, ni vu ni connu. C’est la première des nombreuses invraisemblances qui parsèment le film à nous être infligée. Car des couleuvres dans ce petite thriller, il va falloir en avaler des tas et de plus en plus au fil des minutes.

Le maniaque de la gâchette, qui semble entendre des voix, séduit la fliquette, grave ses cartouches à son nom et dévoile son jeu à la première occasion. La fliquette évincée après son carton est réintégrée en toute discrétion à la criminelle avec un faux badge pour coincer le vilain. Et quand le tireur fou jette le masque, il vient la narguer en abattant des personnes sous son nez sans qu’elle puisse le coincer. Tout ça est quand même sacrément fort de café sans parler d’une fin totalement ubuesque où Jamie Lee Curtis s’échappe d’un hôpital, enfile l’uniforme d’un garde qui lui va comme un gant et retrouve le méchant de service pour rejouer une scène d’O.K. Corral en pleine rue. Kathryn Bigelow, comme si le scénario n’en faisait déjà pas assez, en rajoute des caisses avec des gros ralentis, des baisers langoureux à contre-jour, une scène de sexe torride avec transpiration qui ruisselle sur les corps et l’arme à feu comme symbole phallique.


C’est un film à gros sabots, plutôt mal fagoté, pas aussi tendu qu’il aurait dû l’être et franchement pénalisé par un scénario pétri d’incohérences et d’invraisemblances. Le portrait de la femme flic manque de subtilité, le tueur ne sait pas où il a mal et sa soudaine plongée dans la folie reste inexpliquée. Kathryn Bigelow semble vouloir faire passer le tout par ses scènes d’action mais elles ne sont pas assez nombreuses et le film tire à la ligne dans sa dernière demi-heure. Pas totalement raté, mais franchement très décevant.

Play-It-Again-Seb
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le 28 août 2023

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