Et si la flamme n'était qu'étincelle ?
Blue Valentine est à peine le second film de Derek Cianfrance. Il peut compter à la production sur la participation de Michelle Williams et de Ryan Gosling, également acteurs principaux de ce film qui évoque l'effondrement d'un couple, la chute vers une fin inéluctable, entrecoupée par des moments de leur rencontre et du bonheur, sous forme de flashbacks.
Des points positifs, il en existe certainement. Premièrement, j'ai énormément apprécié qu'on s'intéresse un peu plus au point de vue masculin d'une relation, de voir le couple s'effondrer. Dans l'imaginaire, on a souvent l'impression que seule la femme peut souffrir d'une rupture. Du moins, il suffit de regarder l'image que bons nombres de films romantiques, ou non, véhiculent à ce sujet. Alors, voir un homme qui s'implique de la sorte dans son couple, faisant tout ce qu'il peut pour le sauver, est très intéressant. On a affaire à un personnage qui a sacrifié énormément de choses pour sa femme, qui a accepté beaucoup et qui a élevé un enfant qui n'est pas le sien, jouant à merveille le rôle du père.
Cela crée cependant un déséquilibre dans la relation du couple. La femme étant présentée comme celle qui porte finalement toute la responsabilité de cette rupture. Elle en veut pour quelque chose à son mari, mais pourquoi ? Tout au long de l'oeuvre, elle n'est pas présentée sous un meilleur jour, excepté évidemment quand la situation était rose au début. Il me semble toutefois que des ébauches de responsabilité de l'homme sont montrées. Dean semble être un alcoolique, ne pouvant se passer de son alcool, et effectue finalement un boulot en-dessous de ses capacités. Est-ce ces raisons qui poussent sa femme à en avoir assez ?
L'oeuvre aborde finalement la non-communication dans un couple. Ils ne se disputent jamais, ne se disent jamais clairement les choses dès le début. Il y a également pas mal de situations très justes et assez touchantes. Le film aborde un côté finalement extrêmement réaliste.
Enfin, Cianfrance peut vraiment s'appuyer sur un duo d'acteurs remarquables. La complicité passe merveilleusement bien quand tout va bien comme la froideur est superbement retransmise par les deux personnages à leur égard. Ryan Gosling possède également une belle complicité avec la fillette. On se demande d'ailleurs toujours comment la jeune femme peut finir par quitter de la sorte un tel époux, en dépit de sa moustache et de sa calvitie naissante... C'est Ryan, bordel !
Plus honnêtement, le film ne m'aurait certainement pas autant touché si Gosling n'avait pas été aussi exceptionnel. Blue Valentine évoque peut-être une romance passionnée et passionnelle au début pour voir la flamme rapidement s'éteindre et se terminer en une rupture remplie d'amertume. Il manque certainement plus de justesse pour faire de cette oeuvre quelque chose d'exceptionnel, mais qu'importe, elle marque largement les esprits.