Il est de bon ton de dénigrer les suites ou remake, mais je trouve pour ma part, même si je suis manifestement un des rares dans ce cas, que cette suite réalisée dix-huit ans après par le même réalisateur, John Landis, qui n’a pourtant pas fait que des chefs-d’œuvre, est tout à fait correcte.
Dix-huit ans plus tard, on prend un peu les mêmes (enfin ceux qui restent + quelques p’tits nouveaux) et on recommence. John Belushi, mort en 1982 est étonnamment bien remplacé par John Goodman pour le duo avec Dan Ackroyd, qui s’adjoint également un enfant puis le commandant de police, tous les quatre se produisant bien sûr dans le costume traditionnel des Blues brothers.
Il y a plein de rappels ou de clins d’œil au premier film, avec des scènes assez proches comme le débauchage de Matt Murphy et la réaction d’Aretha Franklin ou la scène avec les évangélistes et James Brown. Dans le film de 1980, les Blues brothers ont affaire aux forces de l’ordre, bien sûr, mais aussi à un groupe de country et à des néo-nazis américains (white power), mais aussi à des maffieux russes qui ne font pas dans la dentelle.
On est toujours dans l’excès, c’est parfois n’importe quoi, les réalisateurs par exemple ont fait une orgie de bagnoles de flics (avec quasiment une chorégraphies pour les voitures qui volent avant de s’écraser dans le tas) : selon sa sensibilité, on trouvera ça délirant ou débile, on appréciera ou pas. Moi j’ai trouvé ça plutôt sympa et le film m’a souvent fait décrocher des sourires.
Les réalisateurs de cascade en ont eu pour leur passion, les costumiers ont aussi pu exprimer leur fantaisie (par exemples pour les habits des évangélistes), de même que les chorégraphes. Sans parler des musiciens, comme précédemment. Le casting est même plus impressionnant, avec une brochette extraordinaire de pointures (encore James Brown et Aretha, mais aussi BB King, Isaac Hayes ou Eric Clapton, pour n’en citer que quelques uns, car on les compte au total par dizaines) ! Ce qui donne encore une fois de très bons morceaux, notamment une extraordinaire version de How blue can you get que je vous conseille vraiment d’écouter. Il y a aussi de nombreux autres passages musicaux sympas comme Respect d’Aretha Franklin ou la chanson 634 5789 qui se moque joliment des centres d’appel téléphoniques pour hommes en mal de sensations, avec une chorégraphie une fois de plus très agréable à regarder.
Bref, un film très agréable malgré un scenario banal et quelques excès, un régal à voir et à écouter.
Ma critique du premier opus :
http://sens.sc/QCRXnu