Fenêtre sur cour revisité
Encore un film que je constate avec plaisir (ou effroi, ma mémoire vacille) que je connaissais en fait au moins la grosse première moitié, mais dont je ne me souvenais plus du tout de la fin.
On est dans un DePalma mineur en terme de mise en scène je trouve. On a connu le cinéaste nettement plus inspiré dans d'autres films que dans Body Double. Dommage car le fond méritait vraiment mieux.
Avec ce film, le cinéaste revisite à sa façon Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock. On le sait que c'est en rendant hommage au cinéaste britannique que notre ami DePalma a fait ses meilleures armes (me semble-t-il du moins). Outre cela, il nous offre un thriller avec en toile de fond une critique assez acerbe du monde hollywoodien.
C'est l'histoire d'un acteur de seconde zone, souffrant de claustrophobie et qui perd son job. Il rame d'auditions en auditions jusqu'à ce qu'un ami, pour le dépanner, lui propose un appartement luxueux. C'est alors que le film de sa vie va en être bouleversé. Comme d'habitude chez DePalma, tout se met en place assez lentement. On est dans le thriller hitchcockien pur jus même s'il y a plus de femmes à poil. L'univers et l'ambiance sont un peu glauques. Bref, ce n'est pas au niveau de l'histoire que je trouve que ça blesse.
J'ai trouvé la réalisation de DePalma assez mollassonne. Alors que je fonctionne d'habitude très bien, je dois avouer que la seconde partie du film, ça manquait pas mal de rythme. De plus, je l'ai trouvé nettement plus inspiré sur d'autres oeuvres comme Carrie ou Pulsions pour maintenir le spectateur en haleine.
Bref, c'est assez étrange car le problème de DePalma se situait surtout dans un script qui tenait un film complet. Et quand il l'a, c'est sur son point fort que j'estime qu'il se plante un peu. Au final, une oeuvre regardable, intéressante, mais sur laquelle on peut vraiment se dire que DePalma n'a jamais été si proche de nous servir un chef-d'oeuvre.