Bodyguards & Assassins se place dans cette lignée de films chinois visant à mettre en lumière un pan obscur de leur Histoire, tout en soulignant les capacités incroyables de leur savoir-faire. L'action se passe à Hong-Kong en 1905, alors que des mouvements de rébellions secouent déjà la dynastie Qing. Le leader révolutionnaire Sun Yat-Sen quitte le Japon pour débarquer dans la colonie britannique où la population rumine entre la sévérité du pouvoir chinois et l'impérialisme occidental. Il est l'homme à abattre, et l'impératrice sait qu'il lui faut empêcher l'entrevue organisée avec les séparatistes de chaque province. Sur place, des sympathisants organisent alors son escorte, prêts à se sacrifier pour que Sun parvienne à accomplir sa mission...

Le film est long et prend largement son temps pour présenter des personnages hauts en couleurs, certains à la solde du pouvoir impérial, d'autres entièrement dévoués à la cause révolutionnaire et à la démocratie (le film s'ouvre par l'assassinat d'un dissident politique) et surtout d'autres qui hésitent encore sur la marche à suivre. La tension ira grandissant et on assiste aux préparatifs de la mission, trois jours avant l'arrivée de la cible. Donnie Yen interprète un policier qui accomplit sa sale besogne avec répugnance, prêt à retourner sa veste pour épouser la cause de ceux qu'ils fréquentaient naguère (comme la fille de ce grand commerçant respecté dans tout Hong-Kong qui verse en secret des fonds pour aider la cause révolutionnaire). Chacun finira par trouver sa cause et la dernière demi-heure lancera les hostilités : les assassins arrivent par hordes dans les rues de la ville, multipliant les assauts contre la misérable escorte qui comptera surtout sur son courage et quelques précieux alliés : les flèches pullulent, des pièges sont tendus à chaque coin de rue. Petit à petit, devant le nombre toujours croissant des sbires de l'impératrice, les alliés de Sun succombent, non sans s'être sacrifiés avec grandeur. On soulignera la bravoure de ce mendiant qui mettra au sol une bonne centaine d'assaillants et permettra ainsi de gagner un temps précieux. Les combats sont variés et leur chorégraphie est souvent éblouissante, tout comme certains travellings au milieu de la foule. On regrettera la mauvaise intégration du "sang numérique" au début et quelques tics de mise en scène un peu trop maniérés, ainsi qu'une volonté trop ostensible d'appuyer sur la corde sensible (ces ralentis sur les héros méconnus qui succombent) mais l'ensemble finit par emporter l'adhésion grâce aussi à une bonne interprétation des acteurs principaux, dont un Tony Leung qui a toujours une classe folle.
Vance
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le 13 juin 2012

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Vance

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