Bomb City
6.2
Bomb City

Film de Jamie Brooks (2017)

Le sujet est aussi original qu’intéressant : on s’attarde ici sur des jeunes de la classe moyenne qui règlent leurs comptes dans des bastons de rues à l’instar des gangs. Pourquoi veulent-ils se marginaliser ? Pourquoi sont-ils si enragés ? ... Le film ne s’intéresse pas vraiment à ces questions. Il montre, à l’inverse, à quel point les punks sont des jeunes normaux, juste un peu foufous, mais avec un grand cœur. L’escalade de la violence part de simples moqueries sur le physique donc clairement ce n’est pas ce qui est intéressant ici.


Là où Fight Club parlait d’une génération qui s’ennuie à mourir avec un humour et une mise en image détonnants. Bomb City illustre le milieu punk à la façon d’un clip de Ed Sheeran (le soleil couchant entre les visages des deux ados punks amoureux, des Lens flares à donner une overdose à JJ Abrams, etc).
Le film est donc tout sauf punk, en revanche, il semble conforme à l’imagerie des œuvres présentées à Sundance.


D’ailleurs, quelle idée de ne placer aucune musique de punk rock dans le film (hormis le concert du début et le générique de fin)? Le film évite soigneusement de brutaliser les spectateurs avec du punk et préfere caler les mêmes 3 notes de synthé a la place. La contre-culture est défendue mais pas mise en avant pour autant.


Green Room est un film qui parle bien mieux de cet univers, de l’amour de la musique à la colère qu’il contient. Il n’hésitait pas à choquer et secouer le spectateur par une violence brut. Ici nous sommes dans un traitement plutôt réaliste de ce fait réel mais pourtant, chaque tournant de l’histoire va être appuyé par un ralenti ou une musique (au synthé) entêtante.
Le spectateur n’a donc pas le choix : il doit être choqué ici, ému là etc.


Ça m’a rappelé Fruitvale Station et son final insupportable. Pas insupportable par l’injustice qu’il veut dénoncer, mais par son message lourd au possible. Dans Bomb City, l’avocat qui défend les « fils à papa » est un gros reac debile et l’avocat qui défend les punks, manque de pleurer devant le jury insensible... subtil.
Egalement, les ados du camp adverse sont montrés comme des petits connards pourris gâtés... "ce sont eux les voyous !!" te dit le film. Est-ce que c'est bien fin comme message ?


Bon.. Les acteurs sont biens. Ils ont ce côté fragile adolescent et une énergie débordante. La scène où punk « mèche » affronte seul les 30 joueurs de football américain est très sympa (même s’il s’en sort avec quelques égratignures.. wtf??!) mais ce genre d’audace manque cruellement pendant le reste du film.


Jameson Brooks réalise ici son premier film. Il mérite un regard indulgent. Mais l’ennui c’est qu’il martèle un message manichéen et unilatéral qui dessert finalement totalement son propos.

hotshort
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le 16 mars 2018

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