"Vive le Québec Libre!" ... jouit-elle!
"Mais pourquoi ça parle en anglais! Je voulais la VF moi!" - ce sont les premières minutes du film. J'attends, et puis apparaît enfin un type qui a l'air de parler français... mais j'ai tellement de mal à comprendre que j'en vient presque à regretter le type qui parlait anglais! J'ai l'impression que ce film va être long. Quelques gags moyens plus tard, je suis de plus en plus convaincu que le film va être long. Mais ça m'amuse quand même de les voir se débattre, chacun dans leur langue. Si j'ai une préférence entre le cop et le flic? Mon parti est pris d'avance: "saloperies d'englishes!". Comment un belge francophone, en ces temps troublés, pourrait-il ne pas éprouver un peu de compassion pour ses frères québecois opprimés par les englishes. D'un autre côté je sens venir la grosse comédie de la réconciliation à la con, un peu du genre de "Rien à déclarer" version Canada, et ça ne me réjouit pas. Mais comme dit l'englishe "All good things comes to those that wait".
Ça joue un peu la réconciliation à la con, mais ça devient quand même de plus en plus drôle. Et puis, si le scénario essaie de rester correct, j'ai malgré tout bien le sentiment que le réalisateur est plutôt du côté des Québecois. Attendons encore un peu, et j'en suis convaincu! En effet, si l'ex femme du québecois est la première à faire du charme au cop, la première à se faire trousser est bien une femelle anglophone, la sœur du "cop"! Et quelle scène! Pendant que le flic joue à dominant-dominé (et vice versa... quelle femme!) le cop, lui, se fait attaquer par le méchant. Dans la même scène, les brutalités du premier couple se mêlent magnifiquement aux brutalités du second - donnant une belle représentation des similitudes entre pulsion de vie et de mort. C'est donc la femelle englishe qui passe à la casserole en premier et elle conclu joyeusement la scène par son orgasme qu'elle exécute en criant "Vive le Québec libre!". Moi, à la place des englishes je n'encaisserais pas pareille humiliation, je brûlerais ce film!
Finalement je ne regrette pas du tout que les dialogues en anglais n'aient même pas été sous-titrés, car c'est sans doute ça le Québec, et c'est intéressant d'y être plongé pour deux petites heures.