J'ai vu ce concert avec ma maman (non, non c'est moi qui suis essentiellement "fan" de Bon Jovi pas elle...) à l'occasion de sa projection unique dans les salles de ciné...ce qui m'a donné l'occasion d'y retourner depuis...pfiou je sais même plus depuis quand. Groupe ultra-culte un peu partout dans le monde (à part chez les français ces espèces d'arriérés dont je ne fais, apparemment, pas partie) qui a composé des tubes par paquets de 12 et deux ou trois albums que l'on peut raisonnablement qualifier de géniaux ou d'excellents (pendant la deuxième moitié des années 80 et au début des années 90 notamment), Bon Jovi a eu l'idée honorable de proposer un concert diffusable en salle de ciné à défaut de pouvoir à nouveau être vus en concert. De toute façon, ça ne change pas grand chose pour moi à ce niveau-là car Bon Jovi snobe quasi systématiquement la France lors des tournées récentes...vous comprenez s'ils viennent ils remplissent Bercy sans problème mais pas le stade de France (là où des rappeurs très talentueux et actuels y parviennent avec leurs trois misérables boucles de merde et leur auto thune dégueulasse...) du coup forcément...le pauvre Jon doit se demander : le français en vaut-il la chandelle alors que dans n'importe quel pays je remplis des stades en claquant des doigts?


Mais bref, passons...que vaut ce concert alors? Et bien il pourrait être parfait...la plupart des titres sont des morceaux de bravoure, des tubes laissés à la postérité... Chose extrêmement appréciable : j'ai trouvé que les "tubes" issus de leurs deux derniers albums non seulement passaient très très bien en live mais en plus ne faisaient même pas "tâche" à côté des vieilleries cultes qui leur ont valu le statut de superstar il y a quelques décennies déjà. Ecouter "Do what you can" m'a pratiquement procuré autant de satisfaction que de réentendre pour la énième fois "It's my life" ou "Livin' on a prayer"...et sûrement plus que "You give love a bad name". Et c'est là qu'on en vient au "point noir" du concert si on peut dire qui m'empêche de lui mettre deux (ou 3?) points de plus : Jon a (presque) perdu sa voix...et ça faisait un peu de la peine par moments. Jusqu'à présent quand je lisais ici ou là que Jon ne parvenait plus à chanter je me disais qu'ils exagéraient que c'était des gens médisants ou encore des jaloux imbéciles ne pouvant blairer le chanteur à cause de son physique de "beau gosse" (qui s'est transformé depuis peu en vieux beau grisonnant), mais force est de constater que...s'ils exagèrent...il y a peut-être un léger fond de vérité (mais léger hein...faut pas déconner).


En fait, Jon parvient à faire illusion sur les morceaux les plus récents (qui constituent, comme par hasard, une part non négligeable de la setlist) car ils ont été enregistrés avec une tessiture de voix plus "basse" qu'à la grande époque...donc forcément...les deux premiers titres tirés du dernier effort en date passent comme une lettre à la poste (le deuxième en particulier pour lequel j'ai une affection toute particulière), mais dès qu'on enchaîne sur "You give love a bad name"...ouch! On a le droit à un chant qui fluctue à mort...à un Jon ultra statique (il est clairement moins sautillant qu'avant et extrêmement concentré et statique du début à la fin tant on sent qu'il doit forcer pour atteindre parfois la moitié de la puissance qu'il pouvait atteindre avant), qui cours après la rythmique, peine à retrouver son souffle...et fini par laisser pas mal les chœurs le remplacer. Parlons-en des chœurs d'ailleurs : ils sont remarquablement en place et d'une précision incroyable, justes et puissants quand il faut, du coup Jon qui a bien compris qu'il ne pouvait plus chanter comme avant se repose bien plus dessus que par le passé...quand il avait aux alentours de la trentaine c'était presque aux chœurs de se faire entendre quand il chantait en même temps...les temps ont changé malheureusement. Evidemment, les musiciens sauvent largement les meubles : ils sont tous techniquement très pros et impeccables (le remplaçant de Sambora à la guitare possède une technicité et une patate d'enfer, le percussionniste une joie et une générosité communicatives, etc...) et il faudrait être de mauvaise foi pour dire que Jon ne parvient pas à chanter correctement de A à Z...le concert étant ponctué par quelques moments de grâce tel que ce "Have a nice day" sur lequel Jon envoie du lourd au niveau vocal et commence même à se déchaîner comme s'il avait bouffé du lion...en fait il avait sûrement eu besoin de chauffer sa voix mais pendant 40% du concert minimum on a envie qu'il se casse plus le bol qu'il ne semble déjà le faire et c'est un peu rageant.


Ce concert a donc trois immenses mérites : 1-Montrer que, non, Bon Jovi peut encore proposer de belles choses au niveau musical...la plupart des tubes récents étant parfois presque aussi intéressants que les vieilleries des années 80/90/2000, ce dont ce live témoigne parfaitement.
2-Que Bon Jovi est composé d'excellents musiciens tous très talentueux et nous rappeler que ce groupe est une vraie mine d'or en matière de mélodies accrocheuses...le sens de la mélodie ayant toujours été un des gros points forts du groupe globalement.
3-Que Bon Jovi est un groupe généreux à l'énergie communicative et aux intentions toujours louables qui instille immédiatement la bienveillance.


Dommage que, de façon régulière, le concert donne l'impression d'entendre un immense chanteur (Ecoutez un peu "Dry country" ou "Always" si vous ne me croyez pas...c'est délirant!) sur le déclin ou obligé de lutter s'il souhaite rester, ne serait-ce que, deux crans en dessous de ce dont il était capable dans ses vertes années (et même il y a encore seulement 10 ans). J'ai passé un moment super agréable en tout cas...mais j'espère vraiment que ce bon vieux Jon parviendra un peu à retrouver sa voix à l'avenir (il y a de grands chanteurs qui ont déjà eu ce genre de soucis en vieillissant et qui ont su rebondir de manière féroce..."Rob Halford" qui est autrement plus âgé par exemple donc j'y crois!). Allez, Jon on est tous (et toutes évidemment...) avec toi!

Venomesque
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le 19 juin 2021

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