Il est clair que ce "Bone Collector" n'est guère qu'une autre "machine" hollywoodienne visuellement et thématiquement inspirée de l'incontournable "Seven", et surfant sur la vague alors déjà faiblissante des films de serial killers engendrée par le "Silence des Agneaux". Pourtant, le film bénéficie de la mise en scène compétente, bien qu’un peu frimeuse d’un Philip Noyce qui fut un réalisateur surévalué durant une paire d’années, et surtout de l’interprétation solide et pourtant lumineuse d’un Denzel Washington au charisme indiscutable, et du charme de la toute jeune Angelina Jolie, qui ne fait évidemment pas mal aux yeux... Malheureusement, le seul vrai intérêt thématique du film, la relation entre le maître paralysé et l'élève rebelle, est rapidement abandonné au profit des clichés habituels du polar glauque qui était à la mode, clichés égrenés au fil d'un scénario cousu d’invraisemblances qui semblent presque humoristiques, à force... Incapables de croire un instant à cette histoire de vengeance et de manipulation assez peu originale, qui n’utilise finalement le personnage du serial killer que comme une "couverture", nous nous arrêterons plutôt sur la manière dont Noyce tente de résoudre les problèmes soulevés par le script impossible qui lui a été confié, comme par exemple comment filmer une bagarre finale dont l’un des protagonistes est tétraplégique. [Critique écrite en 2013]