On salue la force du sujet initial ainsi que l'implication des interprètes principaux qui cherchent tant bien que mal à faire exister ce drame social... Si effectivement le couple formé par Nicolas Duvauchelle et Ana Girardot - jouant respectivement un handicapé frappé du lobe frontal à la libido sur-développée et une femme-courage conciliant du mieux qu'elle peut sa vie professionnelle et son ménage - témoigne d'un effort louable de la part des comédiens l'écriture globale de ce Bonhomme frise le ratage complet !
Mal écrit, souvent ridicule dans la représentation des multiples situations vécues par Piotr ( Duvauchelle ) et Marilyn ( Girardot ) Bonhomme sonne faux du début à la fin ; impossible de croire par exemple à l'extraordinaire pouvoir d'attraction sexuel du personnage de Piotr ( vendant ses services de gigolo dans la dernière demi-heure du film ), ce dernier arborant une expression de débile profond trop prononcée pour émoustiller un minimum la gente féminine. Même chose pour l'entourage professionnel de Marilyn, sa famille et sa belle-famille, incapables d'envisager un emploi en milieu protégé pour le piteux Piotr, le film préférant s'attarder sur ses débordements sexuels et son inadaptation sociale dans des scènes d'une affligeante incongruité.
On ne sait jamais si Marion Vernoux cherche à nous laisser éprouver de l'empathie pour les personnages ou au contraire s'il se cache derrière tout ce gros film lourd et cafardeux une bonne dose d'ironie et de dérision. Entre une description lamentable et réductrice des classes populaires ( où on joue à Trivial Pursuit façon Nagui entre deux assiettes de travers de porc ) et du milieu psychiatrique ( l'agaçant François Rollin qui - sans complaisance mais avec beaucoup de maladresse - accompagne Piotr et Marilyn en allant à l'encontre de la déontologie ) ce drame bancal et mal filmé se laisse suivre sans ennui mais avec un effarement certain. Mauvais.