Bonjour par Ygor Parizel

Un bijou de comédie signée par Yasujiro Ozu, le cinéaste de la famille par excellence. Et ce Bonjour ne déroge pas à cela, car le sujet plus léger que d'habitude pour Ozu n'en reste pas moins celui de la famille. On suit en fait plusieurs cellules familiales d'un quartier de banlieue, les habitations très proches les unes des autres favorisent les liens entre les diverses familles mais aussi les petits tracas. Il y a un certes un fil conducteur dans ce scénario avec ces deux garçons qui font la grève du silence tant que leurs parents n'auront pas acheté une télé mais à cela vient s'agglomérer d'autres mini intrigues comme l'argent disparu, le bistrot ou les pères vont boire après le boulot, la romance naissante entre le traducteur d'anglais et une secrétaire, etc. L'ensemble est très tendresse folle, mais aussi d'une vraie drôlerie "bon enfant" d'ailleurs ce sont les enfants qui sont poilant notamment le plus jeune d'entre eux. Cependant derrière cette légèreté apparente ce cache un questionnement plus profond et endémique, montrant comment le Japon fait pour vivre avec cette transition vers la modernité et l'"occidentalisation" de la société, la télévision devient dès lors un vrai symbole. C'est coloré, cadencé mais avec des plans et compositions typiques du Ozu.